A partir d’aujourd’hui et jusqu’au mercredi, l’Etat-major va expulser les non-ayants droit qui occupent des logements aux Camps Leclerc, Bel Air, Mamelles, la Villa rose et Claudel 1 et 2. L’Armée a prévu un énorme dispositif de sécurité pour réussir cette opération. L’inquiétude et l’incertitude se confondent déjà dans les familles qui sont à la recherche de nouveaux points de chute.
Il y aura des larmes. Des déchirements. Et de chaudes étreintes teintées d’adieux larmoyants. Ce lundi 3 août, les habitants «illégaux» des logements militaires de la Villa rose, de Claudel 1 et 2 et aussi du Camp des Mamelles vont faire leurs valises pour aller trouver de nouveaux logis. Ceux qui habitent à Leclerc de Liberté 6 et Bel Air doivent lever le camp respectivement mardi et mercredi. Dans les familles, on essaie de trouver des appartements en catastrophe. On fait les valises en espérant un délai supplémentaire. L’émotion est palpable. Les inquiétudes s’entassent. Pourtant, ils étaient informés que le «déguerpissement des logements militaires occupés par des non-ayants droit prendra effet à compter du lundi 3 juillet 2015». Selon l’Etat-major, toutes les décisions réglementaires et légales ont été prises par le commandement de zone pour inviter les occupants illégaux à «libérer les logements au plus tard le 31 juillet 2015». Dans une note de service, le Colonel Cheikh Omar Tamba, chargé de l’expédition des affaires courantes de la Zone militaire No 1 et commandant d’armes délégué de la Place de Dakar, motive cette décision : «L’opération vise un retour à l’orthodoxie dans l’affectation des logements qui, au-delà de la transparence, doit privilégier les ayants droit et permettre ainsi au commandement de répondre positivement à la forte demande des personnels en situation irrégulière.» Bien sûr, le commandement de la Zone militaire No 1 a pris des mesures draconiennes pour réussir cette opération de déguerpissement. La fermeté se trouve dans les mots utilisés par la note de service : «Compte tenu de la particularité que revêt cette activité qui doit être conduite avec fermeté, il est demandé aux corps de mettre en alerte sur place, une section renforcée prête à intervenir sur ordre. Par ailleurs, les commandements d’armes délégués devront non seulement assister aussi au déguerpissement, mais veilleront à sécuriser les logements libérés en attendant leurs réaffectations officielles.» Aujourd’hui, les moyens mobilisés seront importants : l‘opération sera conduite par le commandant de la Brigade prévôtale appuyée par une section de la Compagnie de protection et d’honneurs (Cph) et d’autres éléments de l’Armée. Il faut savoir que les victimes de ce déguerpissement sont les familles des veufs et aussi des retraités qui continuent d’occuper des logements de fonction. Ecumes aux lèvres, ces gens mesurent le poids de l’incertitude qui pèse sur leurs familles.