Chaque année, l’Etat du Sénégal doit débourser 12 milliards de francs Cfa pour loger les multiples démembrements de l’Administration qui ne trouvent pas de place au sein du building administratif. Une ardoise que la réfection du siège du gouvernement a encore gonflée de 4 milliards supplémentaires. Aussi, les autorités ont-elles décidé de délocaliser tous les ministères techniques sur le site de Diamniadio.
La prise en charge des bâtiments conventionnés pèse lourd sur le budget national. Chaque année, l’Etat du Sénégal doit débourser 12 milliards de francs Cfa pour loger les multiples démembrements de l’Administration qui ne trouvent pas de place au sein du building administratif. La révélation est du directeur général de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat. Alioune Mara qui participait hier à l’atelier de validation du schéma directeur d’aménagement et de développement territorial de la zone Dakar-Thiès-Mbour indique que ces frais ont encore augmenté avec les travaux de réfection entrepris sur le siège du gouvernement. «Avec les travaux de réfection du building, ce sont 4 milliards supplémentaires qui sont venus s’ajouter à cette ardoise», précise-t-il. Une situation devenue intenable et que le gouvernement compte corriger au plus vite. «Il est urgent de construire des bâtiments administratifs pour venir à bout de tout cela», insiste M. Mara, qui informe que dans le cadre de l’aménagement du pôle de Diamniadio, décision a été prise d’ériger des bâtiments à usage administratif sur le site. «Ce qu’on a convenu de faire, c’est d’amener les ministères techniques à Diamniadio et de laisser les ministères régaliens à Dakar», souligne le maître d’œuvre de cette opération.
Délocalisation des ministères techniques à Diamniadio
Il indique que cette délocalisation va favoriser certains réaménagements en permettant de regrouper les ministères par affinité et de ce fait, de rationnaliser les services de l’Etat. L’opération qui devrait démarrer en 2016 va permettre d’aboutir à des délocalisations des 2017. «On va équilibrer les choses. Une moitié des fonctionnaires vont aller à Diamniadio, tandis que l’autre moitié reste à Dakar. L’avantage c’est aussi que les promoteurs immobiliers qui construisent à Diamniadio et qui craignent de ne pas trouver preneur n’auront plus à s’inquiéter avec l’arrivée de cette vague de fonctionnaires», souligne Alioune Mara.
Les Niayes érigées en zone agricole spéciale
L’élaboration du Schéma directeur d’aménagement et de développement du territoire de la zone Dakar-Thiès-Mbour a pour objectif global d’établir une vision d’ensemble du devenir de cette conurbation et de concevoir les priorités stratégiques ainsi que les options d’aménagement et de développement les plus pertinentes face aux enjeux économiques et démographiques. Le document qui a été soumis à l’approbation de la Commission nationale d’aménagement du territoire apporte une véritable bouffée d’oxygène à la région des Niayes, victime d’agressions de toutes sortes et dont la moindre n’est pas l’avancée du front urbain. Selon le ministre de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire, Abdoulaye Diouf Sarr, un des dispositifs de ce schéma d’aménagement consiste en un outil innovant destiné à juguler ces risques. «Le dispositif va produire un outil extrêmement important qui nous permettra, en amont de l’activité de décision, de voir s’il est possible de s’installer dans tel point précis de la zone pour telle activité. Ce pilotage par un outil est révolutionnaire et va éviter de prendre des décisions sans connaître toutes les implications sur l’ensemble du territoire.» Concrètement, Serigne Dia, directeur du Développement territorial à l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat), souligne qu’il s’agit d’accorder un statut particulier à ce poumon de la région du Cap-Vert. «On a proposé que cette zone des Niayes soit érigée en zone agricole spéciale. Une zone où on va prendre des mesures juridiques pour préserver l’activité agricole et où on va imaginer prendre des mesures incitatives pour encourager les exploitants agricoles à œuvrer dans cette activité et maintenir la croissance et l’étalement de l’habitat autour des noyaux villageois. Et faire en sorte d’éviter qu’il y ait de nouveaux lotissements et des programmes d’aménagement de grande envergure. A la place, il faut privilégier des programmes qui vont être liés directement à l’activité agricole», dit-il. Globalement, le plan d’aménagement prévoit 115 actions à mettre en œuvre.