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Usage des réseaux sociaux dans l’Administration : Alerte sur des risques de piratage
Publié le vendredi 31 juillet 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par MC
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L’utilisation des réseaux Facebook, Whatsapp ou encore Viber ne constitue peut-être pas seulement que des outils de communication. D’après Djiby Sow, professeur de Mathématiques et de Cryptographie à l’Université de Dakar, le recours à ces services peut comporter des risques d’espionnage.

Le développement des sciences et technologies de l’information et de l’internet constitue de formidables opportunités pour l’être humain. Mais, ceci le rend également de plus en plus vulnérable face aux risques inhérents du cyberespace, dont l’espionnage. En marge d’un colloque qui s’est ouvert mardi dernier et organisé par le ministère des Forces armées, Djiby Sow, professeur de Mathé­matiques et de Cryptogra­phie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a insisté sur la nécessité de ne pas recourir très souvent aux réseaux sociaux, tels que Facebook, WhatsApp ou encore Viber, surtout dans l’Adminis­tration publique. Car, dit-il, les risques d’espionnage sont énormes. «Qu’on interdise dans l’Administration publique les logiciels comme Facebook, Viber, WhatsApp, etc. Le Sénégal doit rapidement prendre des mesures draconiennes. Qu’on demande aux responsables de la sécurité informatique de l’Etat, de ne pas utiliser ces logiciels en temps de travail», alerte M. Sow qui a présenté un exposé intitulé : Cryptographie et enjeux.

Dans sa présentation, il dit : «Je ne citerai pas de nom, mais certains d’entre ces logiciels, on leur prêterait d’appartenir à des services d’espionnage. C’est pour cela qu’ils ont fait des logiciels qui sont gratuits et qui peuvent rendre service à n’importe qui. Il faut juste se poser la question : Pourquoi cette gratuité ?» Pour lui, il est temps pour l’Etat, de légiférer sur l’utilisation de ces technologies pour protéger ses données.

La sécurité du Sénégal en question
Au cours de ces dernières années, les cyberattaques contre les institutions gouvernementales, les infrastructures stratégiques et les Armées se sont considérablement développées. C’est pourquoi, les Etats demeurent de plus en plus la proie des piratages.
D’après même une étude réalisée en 2012 par la société Idyal, 78% des données informatiques du Sénégal sont piratés. Pour résoudre le problème, la cryptographie, qui est une technique servant à coder un message grâce à un langage chiffré, peut constituer la panacée. «Dans 90% des pays du monde, les Adminis­trations utilisent de très mauvais outils de cryptographie. La plupart des données sont déchiffrées par les adeptes du piratage et comme cela arrive fréquemment, les gens qui sont dans les structures de l’Etat ne font pas un bon cryptage», relève Djiby Sow.
Durant cette rencontre, axée sous le thème : «La cybersécurité et la cyberdéfense : Enjeux et perspectives», il était également question de faire un plaidoyer pour une souveraineté technologique du Sénégal. Selon Yaya Diallo, président et directeur général de l’entreprise Idyal, une société en ingénierie informatique et télécom, l’achat de logiciels est une menace pour la sécurité d’un pays. «On doit favoriser la recherche qui va nous produire des outils technologies de pointe. Aujourd’hui, la plupart des Sénégalais utilisent Orange money, qui est un service basé à Lyon. Cela pose problème du point de la sécurité pour des Sénégalais», souligne M. Diallo.
Djiby Sow renchérit même qu’il «est extrêmement rare de réduire les risques de piratage, lorsqu’on achète des produits sur le marché en termes de technologie».
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