La prise en charge des hépatites virales est devenue ‘’une priorité’’ des autorités sénégalaises. Pour mieux lutter contre ces virus, des campagnes de dépistage sont prévues.
Plus de deux millions de personnes sont exposées aux virus des hépatites, au Sénégal. L’annonce a été faite hier par le Directeur de la Santé Docteur Pape Amadou Diack au cours d’un atelier de consensus sur la prise en charge des hépatites virales B et C au Sénégal, en prélude à la journée mondiale de lutte contre ces infections virales prévue aujourd’hui. Selon Docteur Diack, le Sénégal est déterminé à faire davantage d’efforts dans le sens de la prévention. Car, dit-il, pour lutter contre les hépatites, il faut suivre le schéma de la lutte contre le Sida. Il faut également mettre l’accent sur le dépistage. ‘’Des campagnes vont être organisées dans ce sens. Au niveau international, il est retenu le principe de déployer le maximum d’efforts, dans le cadre de la lutte contre les hépatites. Qui, il faut le dire, sont plus ou moins négligées. Mais maintenant, la détermination est là. Nous savons que le fardeau est très lourd’’, a dit Dr. Diack
A l’en croire, le Sénégal est très proche de l’objectif de la vaccination à la naissance. ‘’Nous avons des traitements, il faut peut-être élargir la gamme et renforcer davantage. Il y a des discussions pour finaliser avec la pharmacie nationale d’approvisionnement pour améliorer l’accès aux médicaments au niveau international’’, a rassuré le directeur de la santé, avant d’inviter la population à s’inscrire dans les mutuelles, car cela permettra de faciliter l’accès aux soins aux médicaments.
Pour le coordonnateur du Programme National de Lutte contre les hépatites au Sénégal (PNLH) Professeur Aminata Sall Diallo, la prévalence de l’hépatite B au Sénégal, comparée de 1999 à 2015, a diminué. ‘’Au moment où on a démarré le programme, la prévalence des porteurs chroniques dans la population générale était de 17%. Aujourd’hui elle est de 11%. Cela veut dire que nous avons des résultats importants, dans le cadre de la diminution’’, a souligné Prof Diallo. Selon elle, ces résultats ont été favorisés par la vaccination à large échelle des enfants.
Toutefois, elle a soutenu qu’il y a beaucoup de difficultés au niveau national en ce qui concerne les avancées thérapeutiques. ‘’Au niveau mondial, nous avons de nouvelles molécules qui permettent aujourd’hui de contrôler l’hépatite B, dans 90% des cas, de guérir l’hépatite C dans 100% des cas. Mais le coût de ces molécules est de 84 mille dollars en Amérique, 56 mille euros en Europe, et 1 700 dollars en Égypte en ce qui concerne le traitement de l’hépatite. Nous ne sommes pas dans ces modèles thérapeutiques. Ce que nous faisons ici au Sénégal en ce qui concerne l’hépatite C, c’est l’association de l’interférant et de la ribaviline, en attendant de pouvoir permettre l’accès à ces nouvelles molécules’’, a-t-elle soutenu.
Pour elle, le Sénégal ne profite pas des opportunités internationales qui lui sont offertes aujourd’hui. Parce que ‘’nous sommes dans un contexte de pauvreté qui fait que nous devons faire un plaidoyer pour agir sur l’industrie pharmaceutique. Nous devons agir au niveau international, pour avoir des subventions, pour pouvoir accéder à ces nouvelles molécules. Nous pouvons mieux faire’’.