Les participants à la Conférence internationale sur la paix, qui s’est ouverte mardi à Dakar, ont plaidé pour la mise en place d’un Fonds de paix et de stabilité pour une meilleure prévention des conflits religieux.
Axée sur le thème ‘’Contribution de l’Islam pour l’avènement d’une paix mondiale durable’’, cette conférence parrainée par le chef de l’Etat Macky Sall et le roi du Maroc Mohammed VI est organisée à l’initiative de l’association de la Jamhiyatu Ansarud-Din (JAD), une structure qui regroupe les disciples de Baye Niasse, soufi et fondateur de la Fayda Tidjaniyya, à travers le monde.
Les participants à cette conférence ‘’appellent les chefs d’Etat et de gouvernement africains abritant de fortes communautés musulmanes et, au-delà, les chefs d’Etat et de gouvernement du monde à contribuer activement à la mise en place d’un Fonds dit de paix et de stabilité’’.
Dans le document sanctionnant cette conférence qui se veut multiconfessionnelle et intitulé ‘’Déclaration de Dakar’’, les participants ‘’invitent les organisations internationales pour la paix, les philanthropes et les bonnes volontés à s’impliquer pour la création de ce Fonds de stabilité et de paix’’.
La Déclaration de Dakar compte sur une bonne collecte de la ‘’zakat’’ (l’impôt légal dans la religion musulmane) à l’échelle internationale, en vue de sa redistribution au niveau mondial, selon les principes de la bonne gouvernance.
Outre la mise en place de ce fonds, les participants recommandent de ‘’prévoir les conflits’’, en mettant en place ‘’un agenda pour la Paix mondiale durable (PMD), lequel devrait être intégré dans ‘’l’agenda post-2015 en faveur des Objectifs pour le développement durable’’ (ODD).
Pour mener à bien les recommandations de la Déclaration de Dakar, ‘’un groupe de travail sera créé à l’issue de la rencontre, pour en assurer la mise en œuvre et rendre compte régulièrement des progrès et des éventuels goulots d’étranglement’’.
Les participants ont invité les femmes et les jeunes, quelles que soient leur appartenance et leur religion, ‘’à s’engager davantage par la formation, l’information, la sensibilisation, la prise de conscience et le plaidoyer dans le combat contre la violence, l’intolérance, l’injustice et la discrimination négative’’.
Ils ont enfin appelé à ‘’l’acceptation mutuelle des différences culturelles, des croyances et valeurs d’autrui dans le respect de la dignité et des droits humains’’.
Après sa lecture, la Déclaration de Dakar a été adoptée par l’assemblée par acclamation.
La conférence de Dakar, qui se veut multiconfessionnelle et multiculturelle, a enregistré la participation de représentants des confréries au Sénégal, de l’Archevêque de Dakar, Benjamin Ndiaye, d’organismes comme l’Organisation de la coopération islamique (OCI), l’Union africaine, l’Union européenne et des représentants du système des Nations unies.
Selon les organisateurs, elle a vu la participation de 500 universitaires, chercheurs, décideurs, guides spirituels, militants et acteurs de la paix, de savants et érudits de différentes religions.
La Jamhiyatu Ansaarud-Dîn, (JAD), qui a organisé cette conférence, est une communauté qui revendique plusieurs millions de membres répartis sur les cinq continents.
Selon ses responsables, elle ‘’s’est sentie investie de la mission d’impulser, à travers cette initiative de Médina Baye pour la paix, un travail de réflexion qui inspirera des actions de prévention et de résolution des conflits.
La JAD regroupe tous les disciples de Baye Niasse à travers le monde pour les mettre au service d’un Islam de paix et de progrès. Elle a été créée au milieu des années 1940 par Cheikh Ibrahima Niasse, fondateur de Médina Baye, une cité religieuse située dans la ville de Kaolack.
Cette organisation reconnue en octobre 1960 par l’Etat du Sénégal, n’est toutefois pas liée à d’autres associations au nom similaire et parfois extrémistes, précisent ses responsables.
L’objectif global de cette initiative de Médina Baye est da favoriser des échanges d’expériences et de réflexions pouvant permettre aux opinions nationales et internationales de participer davantage à la construction de mécanismes de solidarité, de tolérance et de justice sociale porteurs de paix dans le monde.
