Un atelier réunissant une quarantaine d’experts spécialisés en matière de gestion de l’enseignement supérieur se tiendra du 28 au 30 juillet prochain à Grand Bassam en vue de faire franchir à la sous région ouest-africaine un nouveau pas vers une reconnaissance bilatérale et multilatérale des diplômes et leur équivalence.
Selon une note d'information de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) transmise, jeudi, à APA « l'objectif général de la rencontre est de s'inspirer de l'étude de faisabilité sur l'équivalence des diplômes menée en 2010 pour définir des points de référence/critères susceptibles d'être utilisés dans le cadre de la mise en place des équivalences de diplômes, grades, certificats et autres titres dans l'espace CEDEAO ».
A cet égard, la CEDEAO vise un certain nombre d'objectifs spécifiques dont le premier consiste à élaborer des critères régionaux pour l'harmonisation des qualifications pré-universitaires, notamment la durée des études, le contenu des programmes, l'évaluation des diplômes et les autres conditions nécessaires à la création d'équivalences des systèmes d'accréditation des Etats membres.
Il s'agira ensuite de définir des points de références/critères visant à mettre en adéquation les qualifications universitaires et professionnelles au niveau régional, dresser une liste des cours inscrits au programme d'enseignement des universités dans les Etats membres ainsi que les conditions requises pour l'entrée à l'université, le nombre d'années d'études, la quantité des crédits requis et les diplômes exigés.
Préciser le classement des qualifications académiques (certificat, diplôme, licence, maîtrise, master, doctorat, etc.) dans les Etats membres et élaborer une feuille de route pour la mise en œuvre de la Convention de la CEDEAO sur l'équivalence des diplômes font aussi partie des objectifs spécifiques visés.
A l'échelle continentale, des activités de plaidoyer seront menées en vue de la ratification de la Convention de la CEDEAO et de la Convention d'Arusha sur l'équivalence des diplômes.
A l'issue de la réunion de Grand-Bassam, il est prévu que des points de référence/critères en vue de l'harmonisation des conditions d'entrée aux différents niveaux d'enseignement soient définis, en particulier le transfert de crédits et la reconnaissance de l'équivalence des diplômes au plan régional.
La reconnaissance bilatérale et multilatérale des diplômes et leur équivalence est une priorité dans une communauté régionale comme la CEDEAO où tous les citoyens sont censés bénéficier pleinement de la libre circulation ainsi que du droit de résidence et d'établissement en dehors de leurs pays d'origine.
Afin de lui permettre de réaliser cet objectif, la Convention de la CEDEAO sur la reconnaissance et l'équivalence des diplômes, grades, certificats et autres titres dans les Etats membres a été adoptée par la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, réunie en janvier 2013 à Dakar, au Sénégal.
La convention a été adoptée comme annexe au protocole relatif à l'éducation et à la formation afin de permettre aux citoyens de la région de tirer le maximum de profit des ressources disponibles en matière d'éducation dans l'espace CEDEAO.
Parmi les principaux objectifs de la convention régionale on peut citer la promotion, dans le domaine de l'évaluation et de la reconnaissance des diplômes, de la coopération sous-régionale entre les Etats de la CEDEAO, l'élargissement de la coopération entre les peuples et le renforcement de la collaboration en matière d'utilisation des ressources humaines.
La facilitation des échanges de compétences et la poursuite des études, la mise en œuvre, au sein de la Communauté, des protocoles relatifs à l'éducation, à la formation et autres secteurs de même que l'élargissement de la coopération en matière d'utilisation des ressources humaines en vue de promouvoir un développement harmonieux tout en réduisant l'exode des compétences font aussi partie des objectifs de la convention.
Avant l'atelier de Grand-Bassam, de nombreuses rencontres et initiatives ont été menées, dont la première se situe en 2005 avec la réunion d'un comité ad hoc composé de cinq Etats de la CEDEAO (Côte d'Ivoire, Ghana, Mali, Nigeria et Sénégal) ainsi que de membres de droit et de partenaires stratégiques afin de proposer les orientations nécessaires à la mise en œuvre de la Convention.
LS/APA