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LE renvoi du procès Habré au menu des quotidiens
Publié le mercredi 22 juillet 2015  |  Agence de Presse Sénégalaise




Le renvoi mardi au 7 septembre prochain du procès de l’ancien président tchadien Hissein Habré est le sujet le plus en exergue dans la livraison de mercredi de la presse quotidienne.

Ce procès s’était ouvert lundi à Dakar, devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), un tribunal spécial chargé de juger l’ancien président tchadien, poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.

‘’Deux jours seulement après son démarrage, le procès de Hissein Habré a connu un coup d’arrêt à la faveur d’une suspension de 45 jours décidée par le président des Chambres africaines extraordinaires (CAE)’’, le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, annonce le quotidien L’As.

‘’Ce délai, selon le juge, permettra aux trois avocats commis d’office par la Cour pour la défense de l’accusé, de s’imprégner du dossier, ajoute le même journal. ‘’Ces avocats commis ont donc jusqu’au 7 septembre, date de la reprise des débats’’, pour ce faire, précise le quotidien national Le Soleil.

La présence à la salle d’audience de M. Habré ‘’n’a pas servi à grand-chose’’, au deuxième jour du procès. Car il ‘’a choisi de garder le silence en ignorant les interpellations du président de la Chambre d’assises qui a commis d’office les avocats Mbaye Sène, Mounir Ballal et Abdou Gningue pour assurer sa défense’’, rapporte le journal Le Quotidien.

‘’Habré brouille toutes les cartes’’, estime le quotidien Le Populaire, avant de rappeler que ce procès avait été renvoyé une première fois pour refus de comparaître. ‘’La stratégie de défense adoptée par Hissein Habré semble porter ses fruits. Du moins pour le moment’’, constate Walfadjri.

‘’C’était prévisible, écrit Waa Grand Place. Avec le boycott des conseils de Hissein Habré, la Chambre africaine extraordinaire d’assises était obligée de commettre des avocats d’office pour assurer les intérêts de l’accusé’’. D’où le renvoi du procès.

De cette manière, ‘’Hissein Habré a gagné la première manche (de la bataille judiciaire) qui l’oppose aux Chambres africaines extraordinaires’’, le tribunal spécial chargé de juger l’ancien homme fort de Ndjaména qui ‘’ a réussi à faire reporter le procès’’, souligne Direct Info.

‘’Seulement deux jours ont suffi à Hissein Habré pour imposer sa stratégie aux CAE, dans son jugement. Je ne peux pas comparaître parce que je n’ai pas d’avocat. Un argument brandi par l’ancien président tchadien, après être traîné de force hier, devant la cour’’, note ce journal.

Selon La Tribune, les avocats des parties civiles ‘’se sont certes pliés à cette décision’’ de renvoi, ‘’mais ils s’inquiètent. A les en croire, ce renvoi pourrait compromettre la bonne marche de la justice dans le cadre de cette affaire’’.

Toujours est-il que ‘’Habré crie victoire’’, selon la manchette de Sud Quotidien, tant ce renvoi ‘’donne l’impression d’une victoire pour Hissein Habré qui aurait remporté la première manche’’, complète Le Témoin quotidien.

‘’L’ancien président du Tchad, qui n’a jamais reconnu la légalité des Chambres africaines extraordinaires (CAE), a réussi grâce à une stratégie savamment bien mise en exécution par ses avocats, à bloquer le procès’’, indique ce journal.

Il ajoute que ‘’le prévenu, qui n’a plus d’avocats pour le défendre, refuse d’ouvrir la bouche pour s’adresser aux juges des Chambres africaines extraordinaires’’, ce qui a amené le président de la Cour, le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, à lui en commettre d’office, pour ‘’un procès équitable’’.

Dans les colonnes de Sud Quotidien, Mbacké Fall, procureur général près les CAE, évoquant l’éventualité pour l’accusé de récuser les avocats commis, signale ‘’qu’il n’appartient pas à l’ancien président tchadien +de récuser qui que ce soit+, car +il n’en a même pas la possibilité+’’.

Enquête rapporte pourtant que suite à la commission d’office de ces trois avocats pour défendre M. Habré, ‘’son conseil Me Ibrahima Diawara se dit +scandalisé+ par cet acharnement des Chambres africaines extraordinaires (CAE) contre son client. Il promet de s’attaquer à cette décision +dans les prochains jours+’’.
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