Dakar (Sénégal) - Le président des Chambres africaines extraordinaires (CAE), Gberdao Gustave Kam, a décidé de suspendre jusqu’à demain mardi matin, le procès de l’ex président Hissene Habré (1982 - 1990) et ordonné que l’accusé soit conduit de force pour répondre des accusations portées à son encontre
Le juge a pris cette décision suite au refus de Habré de comparaitre à la barre au démarrage de son procès.
En réponse à une sommation de l'huissier à comparaitre, lue par le président des CAE, Habré déclare : «ces chambres que j'appelle, moi ‘'Comités administratifs extraordinaires'' sont illégitimes et illégales.
Poursuivant l'ex président tchadien note dans le procès-verbal : ‘'Ceux qui y siègent ne sont pas des juges mais de simples fonctionnaires au service d'une mission commandée donc politique''.
Habré clame aussi : ‘'J'ai été kidnappé et depuis détenu, par conséquent, je ne vais pas répondre à aucune démarche du Comité administratif extraordinaire dont les activités sont illégitimes et illégales ‘' .
Le procès de Hissène Habré, accusé notamment de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, s'est ouvert ce lundi à Dakar avec une cérémonie officielle marquée par plusieurs discours a été suspendu jusqu'à 15 heures (locales et GMT), du fait de l'attitude de l'ex président qui a refusé de revenir à la barre à l'appel du président de la Cour, le Burkinabè Gberbao Gustave Kam.
A l'ouverture de l'audience, Huissène Habré qui s'était présenté à la cour encadré de gardes pénitentiaires en avait profité pour récuser celle-ci au motif qu'il s'agit d'une ‘'mascarade''.
Très agité, l'ancien président tchadien tout de blanc vêtu et la tête couverte d'un tissu blanc, s'est écrié : ‘'Je n'ai pas d'avocats. C'est une mascarade. A bas l'impérialisme ! A bas le néocolonialisme !‘'.
Initié sous l'égide des Chambres africaines extraordinaires, le procès de Habré doit durer trois mois.
OF