La presse quotidienne a mis en exergue ce lundi le sermon de l’imam de la Grande Mosquée de Dakar, El hadji Alioune Samb, à l’occasion de la prière de l’Ai-el-Fitre, et le procès de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, qui s’ouvre ce matin à Dakar.
Parlant de ce dernier sujet, Le Soleil précise que M. Habré sera jugé par la Cour africaine extraordinaire d’assises.
Le journal rappelle qu’il est ‘’poursuivi pour tortures et crimes contre l’humanité’’, et sera ainsi ‘’le premier ancien chef d’Etat africain jugé sur le continent’’.
Le Quotidien relève la coïncidence du procès avec le démarrage des épreuves du baccalauréat au Sénégal. ‘’Habré passe son bac’’, ironise le journal, estimant qu’il s’agit là ‘’d’une véritable leçon de vie’’.
Le Quotidien donne par ailleurs la parole aux victimes présumées des crimes et tortures sous le règne de l’ancien président tchadien.
Selon le journal, elles estiment que ‘’c’est le moment ou jamais de voir justice leur être rendue par les Chambres africaines extraordinaires (CAE)’’.
Le quotidien Enquête s’interroge déjà sur la culpabilité ou non de l’ancien chef de l’Etat tchadien. Le journal rappelle que M. Hbaré, né en 1942 à Faya-Largeau, est accusé d’avoir ‘’commis des assassinats politiques et autres répressions qui ont engendré des milliers de victimes’’.
Walfadjri livre des chiffres-clés de ce procès très attendu. Le journal parle de ‘’7 accusés, 3 juges, 5 procureurs, 25 avocats, 2500 témoins, 1000 victimes…’’.
En fait, c’est toute la presse sénégalaise qui évoque le jugement de l’ancien président tchadien. Les journaux rivalisent même de titres.
Certains comme L’Observateur et Le Populaire semblent même prédire des couacs. Le quotidien du Groupe Futurs médias évoque des ‘’heurts de démarrage’’, tandis que le second journal parle du ‘’début d’un procès à problèmes’’.
D’autres journaux semblent s’indigner de ce jugement. ‘’Le procès de l’infamie et de la honte’’, dénonce Le Témoin, alors que Sud Quotidien s’offusque presque, en résumant son sentiment en ces termes : ‘’Hissène en offrande à l’Europe’’.
Mais malgré son caractère historique relevé par l’écrasante majorité de la presse quotidienne, le procès de l’ancien président tchadien est presque éclipsé par le sermon de l’imam de la Grande Mosquée de Dakar qui a demandé samedi au chef de l’Etat Macky Sall de faire un mandat de sept ans au lieu des 5 qu’il a promis en 2012.
‘’Débat sur la durée du mandat : l’imam rame à contre-Coran’’, titre Walfadjri, soulignant que ‘’Pape Alioune Moussa Samb prêche pour le non-respect de la parole donnée’’.
‘’L’imam Alioune Samb sambourbe’’, titre de son côté L’Observateur, qui rapporte la réaction du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), qui qualifie cette déclaration de ‘’farce’’.
Sans faire de jeu de mots, Direct Info écrit lui que ‘’l’imam Alioune Samb s’embourbe dans sa chapelle politique’’.
Pour Le Quotidien, ‘’l’imam Samb prêche la polémique’’, tandis que Le Populaire parle d’un ‘’dangereux dérapage’’ de l’imam ratib de Dakar.
La Tribune estime que c’est manière d’inviter le chef de l’Etat à se dédire.
Si l’on en croit certains quotidiens, cette sortie de l’imam Samb n’a guère plu aux fidèles.
‘’L’imam Alioune Samb irrite les fidèles’’, affiche Rewmi quotidien, pendant que l’As évoque une ‘’fatwa contre l’imam de la Grande Mosquée’’, et Libération ‘’le sermon du reniement’’.