Le torchon brûle entre Gory Bâ, maire de la commune de Mboula, et ses administrés. Un problème foncier est en effet la pomme de discorde. Pour montrer leur amertume, les populations ont tenu une marche pacifique dans les différentes artères de la commune. Elles se disent indignées par l’attitude de leur maire qui, dans un arrêté du Conseil municipal, a interdit toute pratique de l’agriculture dans la surface communale sans au préalable s’acquitter du paiement des frais de bornage qui s’élèvent à 30 000 francs l’hectare.
Très en colère, les populations se disent prêtes à mourir plutôt que de se conformer à cet arrêté, qu’elles qualifient d’anti-démocratique. Face à la presse, les marcheurs ont simplement déduit que Gory Bâ veut respecter ses promesses post-électorales. «Il avait promis à ses parents peulhs qu’une fois élu, il allait privilégier l’élevage au détriment de l’agriculture dans cette zone silvo-pastorale», rappelle Demba Niang, représentant des populations.
Abondant dans le même sens, Malick Guèye exclut toute idée de verser 1 million 200 mille francs pour ses 40 hectares de terre qu’il a déjà labourés. Il ajoute que le maire ferait mieux d’aider les paysans à pouvoir bénéficier de semences de qualité plutôt que de leur ôter leurs terres cultivables que leurs ancêtres leur ont léguées plus d’une décennie maintenant.
En attendant que le ciel ouvre ses vannes, les cultivateurs des villages de Mboula, Mboynane, Négué et Mbéyène, sont dans un total désarroi et invitent les autorités à intervenir le plus tôt possible, avant que l’irréparable ne se produise.