Les syndicalistes de la Société de transport ferroviaire Transrail sont indignés. Ils ont dénoncé, à la faveur d’un point de presse, hier, le manque de volonté des autorités quant à la relance du chemin de fer.
Transrail se transporte sur la voie du changement institutionnel d’ici le mois de décembre prochain. Mais, dans la mise en œuvre dudit schéma, les syndicalistes de l’entreprise ferroviaire disent n’«être au courant de rien». Les cheminots qui ont fait face à la presse hier, dénoncent le «manque de volonté des autorités en charge de la relance du chemin de fer». Mamadou Madiodio Diagne indique que «le Président Macky Sall a fait du problème du chemin de fer, une priorité».
Malheureusement, note le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de Transrail (Sat Rail), «il y a un sérieux problème au niveau du secrétariat d’Etat au réseau ferroviaire par rapport à la mise en place du schéma institutionnel». Le syndicaliste explique que ce changement institutionnel tourne autour de deux sociétés : la société de patrimoine et celle d’exploitation. La première, selon lui, devant s’occuper des infrastructures tandis que l’exploitation se verra gérer par le concessionnaire. Mamadou Madiodio Diagne reste d’avis que les travailleurs de la société ferroviaire ne peuvent pas partir vers ce schéma sans pour autant avoir des garanties. «Nous avons écrit des lettres au ministère du Travail et, aussi, à la tutelle. Nous leur avons demandé de nous expliquer de manière claire, les garanties par rapport aux conditions de prise en charge du personnel au moment où on va migrer vers le changement institutionnel.» Mais, regrette-t-il, «jusqu’à présent, c’est lettre morte. Nous nous sommes rendu compte qu’effectivement il y a un complot ourdi contre Transrail et ses travailleurs, avec comme seul objectif de nous amener vers la fermeture de l’entreprise». Et de pointer un doigt accusateur : «Le problème est très mal géré par le cabinet.» Or, explique-t-il, «nous sommes en difficulté, mais Transrail n’est pas morte».
Chiffre à l’appui, il fait remarquer : «Au niveau de la voie, il y avait près 104 déraillements par mois, aujourd’hui, on se retrouve avec 4 déraillements. Nous avions une dette qui s’élève à 17 milliards de francs Cfa, nous en sommes, à présent, à 8 milliards. Pour nos salaires, on les percevait au delà du 20 de chaque mois, maintenant, nous les percevons à l’heure et à temps. Je ne vais pas dire que nous baignons dans l’opulence, mais nous sommes en train, avec la Direction et les travailleurs, de sauver ce qui peut l’être.» Le syndicaliste interpelle ainsi le gouvernement sur des solutions alternatives pour une sortie de crise. D’autant qu’à ses yeux, «jusqu’à présent, l’Etat tâtonne et devant l’inconnue, on s’est dit qu’il faut proposer des solutions alternatives. Lesquelles ont été remises aux autorités». Il s’agit, du côté du concessionnaire, d’investir de l’argent dans la société mais aussi, d’ouvrir le capital à d’autres personnes intéressées par le transport ferroviaire. Aussi, de proposer un plan de relance clair aux autorités avec un échéancier clair, et surtout, de nettoyer la situation financière, note les cheminots qui, à l’endroit de l’Etat, indiquent : «Qu’il nous laisse travailler parce qu’on ne peut pas tout le temps dire que le concessionnaire doit partir.»