Le procès de l'ancien chef de l' Etat tchadien, Hissène Habré, qui va s'ouvrir le 20 juillet à Dakar, va durer trois mois, a révélé mercredi le procureur général des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE), le magistrat sénégalais Mbacké Fall.
"Tout est fin prêt pour juger Hissène Habré. Le procès démarre le 20 juillet et va se poursuivre jusqu'au 22 octobre. Le président (de la cour) va mettre la décision en délibéré, mais à cette date, les débats seront clos", a-t-il indiqué lors d'un débat public à Dakar.
Hissène Habré est poursuivi pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture", sur la base d'un mandat de l'Union africaine confié aux CAE créées au sein des tribunaux sénégalais.
M. Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, est en détention à Dakar où il vivait en exil depuis la chute de son régime. Il avait été renversé par l'actuel président tchadien, Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d'entrer en rébellion.
Il a comparu début juin devant la Chambre africaine extraordinaire d'assises, mais a gardé le silence pendant son interrogation préalable avant son procès.
Selon le procureur des CAE, "le planning du procès est prévisionnel, mais s'il y a des circonstances nouvelles, on peut réaménager".
Il a indiqué que le budget du procès est inclus dans le budget de 6 milliards Francs CFA dégagés pour les Chambres Africaines Extraordinaires.
Une centaine de témoins et de parties civiles, d'experts ( graphologues, médecins-légistes, anthropologues, militaires) sont attendus au procès.
Selon la cellule de communication des CAE, environ 215 journalistes se sont accrédités pour le procès de l'ancien président tchadien.