L’Acte 3 de la décentralisation est un atout pour les collectivités locales, mais il ne peut empêcher les maires de "souffrir" pour assurer une bonne gestion de leur municipalité, a soutenu le maire de Fatick (centre) et ministre des Sports, Matar Ba, mardi, à Dakar.
"L’Acte 3 de la décentralisation encourage la gestion de proximité et ouvre de nouvelles opportunités. Cette réforme est décriée par certains maires qui sont notamment dans l’opposition. Dans toute décentralisation, il y a des hauts et des bas", a-t-il fait valoir.
Il s’entretenait avec des journalistes sur les préparatifs du conseil des ministres prévu du 21 au 23 juillet à Fatick.
Selon lui, les difficultés des collectivités locales, le manque de moyens financiers surtout, ne doivent pas être considérées comme une conséquence de cette réforme entrée en vigueur l’an dernier.
"Un maire doit souffrir pour venir en aide à ses administrés. On ne peut pas tout attendre de l’Etat", a ajouté Matar Ba.
"On ne force pas quelqu’un à être maire. C’est nous qui avons choisi d’être des maires. Nous devons donc accepter de souffrir nous-mêmes pour prendre en charge les préoccupations des populations. A Fatick, j’ai pris en charge le suivi sanitaire des femmes en état de grossesse, jusqu’à l’accouchement, sans attendre le concours de l’Etat", a-t-il argué.
L’époque où les communes se faisaient financer seulement par la "taxe municipale" est révolue, rappelle M. Ba, en faisant allusion à l’un des changements induits par l’Acte 3 de la décentralisation.
"Il faut aller vers le partenariat pour rechercher les financements complémentaires. Ce ne sont pas les investisseurs qui manquent. Aucune municipalité ne peut plus vivre uniquement des taxes qu’elle récolte", a poursuivi le maire de Fatick.
De nombreux maires de la majorité présidentielle, comme de l’opposition, ont décrié l’austérité engendrée par l’Acte 3 de la décentralisation. Cette réforme initiée par le président Macky Sall a été l’objet d’une large concertation, avant son entrée en vigueur.
Le gouvernement l’avait soumise aux partis politiques, à la société civile et à d’autres segments de la société.
Matar Ba déclare que d’"énormes progrès" ont été faits à la mairie de Fatick, dans plusieurs secteurs d’activité.
"Il n’y a plus d’abris provisoires (classes de fortune, Ndlr) à Fatick. Nous avons la ville la plus éclairée du Sénégal. Rien que cette année, nous avons construit 15 salles de classe, qui ont été financées avec 200 millions de francs CFA tirées des dotations", a poursuivi Matar Ba.
A cela s’ajoutent "les efforts faits pour rendre les fournitures scolaires disponibles dès le mois de septembre, remettre des subventions aux associations sportives et culturelles, etc." a-t-il énuméré.