Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) ont déjà reçu 215 demandes d’accréditation de journalistes, a indiqué le coordonnateur de la cellule de communication, Marcel Mendy, soulignant qu’un dispositif est mis en place pour ‘’permettre une meilleure couverture possible’’ du procès de Hissène Habré qui s’ouvre lundi à Dakar.
‘’Nous avons reçu à ce jour, 215 demandes d’accréditation de journalistes, tous médias confondus (…). Nous avons mis en place un dispositif pour permettre une meilleure couverture possible’’ du procès de Hissène Habré, a-t-il confié à lAPS.
‘’Nous avons une salle de presse dotée de toutes les commodités (tables de travail, ordinateurs, Internet, wifi, diffusion en streaming’’, a-t-ilexpliqué.
Selon lui, la quasi-totalité des médias sénégalais, les grandes chaînes de télévision et les grandes agences de presse ont sollicité les CAE pour la couverture du procès de l’ancien chef de l’Etat du Tchad.
’’Les journalistes auront un dossier de presse contenant le statut des CAE, l’accord liant le Sénégal et l’Union africaine (UA), l’accord de coopération judiciaire entre le Sénégal et le Tchad, un lexique des termes juridiques, un rappel des faits, une présentation des membres des CAE, un calendrier des audiences’’, a dit Marcel Mendy.
Il a indiqué que les témoins qui ne seront pas à Dakar pourront être interrogés par visioconférence depuis leurs lieux de résidence.
La Radiotélévision sénégalaise (RTS) aura l’exclusivité de la captation des images et ‘’va distribuer le signal à tous ceux qui en feront la demande et gratuitement’’, selon Marcel Mendy.
’’Ce dispositif répond à des exigences de sécurité et de commodité. Ce type de procès a besoin de calme et de sérénité’’, a-t-il expliqué.
Une centaine de témoins et de parties civiles, d’experts (graphologues, médecins-légistes, anthropologues, militaires) sont attendus au procès, a-t-il déclaré.
Hissène Habré, qui vit en exil à Dakar depuis sa chute après huit ans de pouvoir au Tchad (1982-1990), est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures. Selon des ONG, 40.000 personnes auraient été tuées durant sa présidence.
Les CAE, créées au sein des juridictions sénégalaises en vue du procès sur les crimes présumés commis au Tchad sous M. Habré, ont démarré leurs activités, le 8 février 2013.
Le Sénégal avait dû donner son accord au projet de l’Union africaine (UA) pour juger Hissène Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais présidé par des juges africains nommés par l’organisation continentale.
Le 2 juillet 2013, M. Habré est inculpé et placé sous mandat de dépôt, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures.
Incarcéré d’abord Pavillon spécial de l’Hôpital Aristide Le Dantec, il a ensuite été transféré à la prison du Cap Manuel où une cellule spéciale lui a été construite.