Les titres fonciers 350 GRD et 4407/DG risquent de provoquer des remous autour du périmètre aéroportuaire. Désaffectés par un décret, ils devaient servir de lotissement administratif partiel, en vue du recasement des parcelles impactées par les servitudes aéronautiques dans les zones industrielles et commerciales de l’aéroport Lss. A l’arrivée, ce sont de hauts fonctionnaires et des ministres qui se sont partagé les parcelles.
Ils ont partagé une partie du foncier de l’aéroport de Dakar. Le TF350/GRD tiré du TF 4407/DG, est une affaire qui met en cause plusieurs hauts fonctionnaires, des ministres et des privés. Les veinards se retrouvent avec des parcelles de 200, 300, 400 et plus de 5 000 m² autour du périmètre de l’aéroport. Et l’affaire Tobago devient presque banale face à ce scandale foncier.
Aujourd’hui, les interrogations s’élèvent au-dessus de Lss. Cette fois-ci, les autorités sont au courant de cette nouvelle affaire. Les différents attributaires de ces parcelles sont mis en gras dans une lettre adressée au Premier ministre et datée du 10 avril 2013. Intitulée Situation lotissements à Ouakam-Aéroport, elle détaille les noms de tous les bénéficiaires de ces nouvelles parcelles. Pourtant, le 1er mars 2013, le Premier ministre Abdoul Mbaye avait demandé à Pathé Seck, ministre de l’Intérieur de l’époque, de mettre en place un Groupe opérationnel mixte de surveillance des alentours de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor. Il l’alertait par rapport à la «prolifération de nouvelles constructions irrégulières dans l’emprise des 350 m, bordant la piste de l’aéroport».
Il faut savoir que le TF4407/DG a été désaffecté, en partie, par le décret N°2014-802 du 25 juin 2014. Il fait l’objet d’un arrêté portant autorisation de Lotissement administratif partiel, en vue du recasement des parcelles impactées par les servitudes aéronautiques dans les zones industrielles et commerciales de l’aéroport Lss sur la piste 03/21. Et il appartiendrait aux héritiers de la famille feu Dame Mbengue. Mais, à l’arrivée, des fonctionnaires et des responsables de l’Etat se partagent cet espace.
Controverse autour d’un decrét
Evidemment, les constructions n’ont pas encore commencé dans cette zone située à l’extrême ouest de l’aéroport contigu aux Almadies. Mais, les travaux de remblayage ont débuté. Sur cette vaste terre, les camions ont déversé des tonnes de gravats pour faciliter l’érection d’éventuels bâtiments. Sans tarder, les autorités aéroportuaires ont entamé l’érection d’un nouveau mur de clôture pour sécuriser la zone. Un ouvrier : «On a commencé les travaux avant le Ramadan. Je suis juste un ouvrier qui a été envoyé ici par ma société. Allez demander aux autorités de l’aéroport.»
Aujourd’hui, on comprend la pertinence et la portée de la lettre du directeur des Aéroports du Sénégal (Ads). Selon Pape Maël Diop, le courrier du 14 avril 2015 est une confirmation des termes de la lettre du 12 janvier que le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie avait déjà adressée au chef du Bureau des Domaines de Ngor-Almadies et Grand-Dakar. Il confirmait que les constructions sur terrain TF4407/DG, qui se trouve dans une zone frappée par les servitudes aéroportuaires de la piste 03/21, ne doivent pas dépasser une hauteur de 7 m.
Interpellé hier, le patron des Ads, qui a réagi à travers son service de communication, se réfugie derrière le décret 2014/802 qui réglemente la zone. «Le TF 4407 n’est pas frappé de mesure d’interdiction comme le montre le décret sur le lotissement qui organise le périmètre de l’aéroport en plusieurs secteurs», annoncent les Ads. Quid du nouveau mur en construction à quelques mètres des pistes ? «C’est la nouvelle délimitation pour protéger l’aéroport.»
Abdou Aziz Diop, Conseiller spécial à la Présidence
«Je ne dispose d’aucune parcelle de 200 m² sur le titre foncier 4407/DG»
Dans la Lettre sur les lotissements situés à Ouakam-Aéroport, les noms des responsables de l’Etat se suivent. Cité dans cette affaire, Abdou Aziz Diop, Conseiller spécial à la présidence de la République, nie toute implication. Il dit in extenso : «Je ne dispose d’aucune parcelle de 200 m² sur le titre foncier 4407/DG à aucun endroit du Sénégal (Dakar et hors de Dakar). C’est la raison pour laquelle je ne dispose d’aucun acte notarié me permettant de justifier de l’acquisition légale de la parcelle dont vous faites mention dans l’introduction à vos questions. Je ne suis donc ni de près ni de loin concerné par une affaire de parcelle ou qu’elle se trouve sur le territoire national. Vous comprenez donc que je ne puisse vous donner aucune information supplémentaire sur le sujet que vous souhaitez traiter en tant que journaliste.
La meilleure manière de ne rien trouver me concernant est de chercher une affaire à laquelle je suis de près ou de loin mêlé. Si, pour une raison ou une autre, on me soumettait à une déclaration de patrimoine, je deviendrais l’homme le plus rapide du monde. Rien à signaler, hormis ma bibliothèque personnelle.»
Abou Abel et Abdoulaye Daouda Diallo aphones
Cités parmi les bénéficiaires, Abdou Abel Thiam (200 m²) et Abdoulaye Daouda Diallo (200 m²) sont restés injoignables. Dans le cadre du recoupement de cette info, les coups de fil et les Sms envoyés ne les ont pas poussés à réagir.