38 pays africains ont accès à la mer mais ne participent au transport maritime mondiale qu’à hauteur de 1,2% et seulement 0,9% en tonnage brut. Les ports de ces pays gèrent sans rien de plus 6% du trafic mondial des cargos et environ 3% du trafic maritime en conteneurs. A cette faible activité, il faut ajouter ce large éventail de menaces potentielles et réelles qui pourraient se traduire par des pertes importantes et des dommages catastrophiques pour ces Etats et occasionneraient des pertes de revenus en favorisant la violence et l’insécurité, que sont notamment le trafic de la drogue, la corruption, la piraterie maritime et les vols à main armée, les passagers clandestins à l’immigration, la pêche illicite, les événements de mer. Au vu du nombre et de la capacité sans cesse croissant des facteurs qui menacent l’activité en mer des pays africains, à l’initiative de l’Organisation maritime internationale (OMI), Abidjan abrite depuis ce jeudi 9 juillet une réunion régionale des Chefs des administrations maritimes des pays francophones d’Afrique de l’Ouest, du Centre, des Comores et Madagascar.
Sous le parrainage du Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, la rencontre qui va durer deux jours, vise à traiter, entre autres, des questions de sécurité, de sûreté, de contrôle par l’Etat du port, des politiques maritimes, de la ratification et la mise en oeuvre des Conventions. Elle a pour objectif surtout, comme l’ont souligné les différents intervenants à la cérémonie d’ouverture, de trouver de manière concertée, des solutions innovantes avec des systèmes de gestion adaptés. Car ont-ils regretté, alors que l’Afrique ayant été partie prenante du développement de l’industrie maritime dans le monde, elle n’a pas su tirer, de manière pérenne, profit de sa place naturelle. C’est donc à juste titre que le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncun, a proposé ‘’qu’une action conséquente et vigoureuse soit engagée pour s’attaquer à ces problèmes au niveau national, régional et continental’’ au sortir des travaux.
Aussi, a-t-il invité les participants à ‘’une coopération renforcée et dynamique’’ entre les différentes administrations nationales, dans l’optique de faire face au ‘’défi majeur’’ auquel ces différents pays sont confrontés en mer notamment en matière de sécurité, de sûreté maritime et portuaire. Tout en assurant de la disposition de son pays à ratifier les différentes Conventions adoptées par l’OMI, Daniel Kablan Duncan s’est dit honoré du choix porté sur la Côte d’Ivoire pour le démarrage de la nouvelle politique relative à l’audit des administrations maritimes à partir du premier trimestre 2016. Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoundou, ministre délégué à la Marine marchande du Congo a, pour sa part, appelé les africains à développer ‘’une économie bleue’’ autour de l’espace maritime. Ce, par la mise en place d’une ‘’politique intégrée volontariste’’, a-t-il insisté. Le ministre ivoirien des Transports Gaoussou Touré va emboîter le pas à son prédécesseur. Pour lui, ‘’ les enjeux sont tellement importants et les moyens financiers sollicités sont tellement élevés qu’aucun pays africain, seul, ne peut y faire face’’. Il a donc souligné la nécessité d’une synergie d’actions des Etats pour juguler les problèmes qui minent ce secteur.
Ce sont au total 15 pays qui participent à ces assises: Bénin, Comores, République du Congo, République démocratique du Congo, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mauritanie, Sénégal, Nigéria, Togo et Côte d’Ivoire.
Danielle Tagro