Un atelier régional sur les droits de la santé sexuelle et reproductive (DSSR) s’est ouvert mardi à Dakar, dans le but de promouvoir les normes et mécanismes internationaux dans ce domaine, en partant de l’identification des défis que les acteurs concernés sont appelés à relever.
Les droits de la santé sexuelle et reproductive constituent "un impératif" pour tout gouvernant, manager et responsable, compte tenu de ses différentes implications, a rappelé le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action, Ibrahima Wone, en procédant à l’ouverture officielle de cette rencontre.
"Cette réflexion s’inscrit résolument dans l’amélioration des instruments de lutte contre une tragédie silencieuse que constitue le décès des femmes qui surviennent en donnant la vie, le décès des enfants et des nouveau-nés", a-t-il expliqué.
Rappelant que chaque minute une femme meurt des suites de complications liées à une grossesse ou à un accouchement, M. Wone a précisé que "la situation est quasi constante dans les pays en voie de développement".
Au Sénégal, part exemple, la Constitution dispose que "l’Etat et les collectivités publiques ont le devoir social de veiller à la santé physique et moral de la famille". Une disposition qui ne fait aucune distinction de sexe, selon lui.
"C’est sur cette base que le législateur sénégalais interdit les mariages précoces, punit le viol, les mutilations génitales féminines, le harcèlement sexuel, les violences faites aux femmes de façon générale, le proxénétisme et la prostitution des mineures", a-t-il signalé.
Toujours est-il que de manière générale, les droits de la santé sexuelle et reproductive demeurent "encore trop souvent violés", a pour sa part observé Béatrice Mutali, directrice adjointe du Bureau régional du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA, en anglais) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
"Chaque fois qu’un jeune homme est renvoyé d’un centre de
santé parce qu’il a demandé un préservatif ou qu’une femme est mise à l’écart par sa communauté parce qu’elle souffre de la fistule obstétricale, il y a violation des droits humains", a-t-elle estimé.
Elle a rappelé qu’en 1994, la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) avait établi "un lien fort" entre santé reproductive, droits humains et développement durable.
Aussi Mme Mutali a-t-elle invité la Société civile à se mobiliser pour assurer la réalisation des objectifs de l’agenda de la CIPD, pour que l’Agenda post 2015 soit "inclusif et pertinent".
Plusieurs acteurs de la Société civile, des défenseurs des
droits de l’Homme et responsables nationaux de la Cote d’Ivoire, de la Guinée Conakry, du Mali et du Sénégal, prennent part à cet atelier de trois jours. Il est organisé conjointement par l’UNFPA et le Haut- commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme (HCDH).