Marche pour la libération d’une fillette enlevée: Le Préfet de Rufisque freine l’élan des marcheurs #aDakar

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Marche pour la libération d’une fillette enlevée: Le Préfet de Rufisque freine l’élan des marcheurs

Publié le mardi 7 juillet 2015 | Sud Quotidien

© Autre presse par DR
La mairie de RUFISQUE

Plus d’une semaine après son enlèvement, les populations de Rufisque ont voulu organiser une marche en faveur de la libération de l’enfant Fatou Binetou Ndiaye. Mais le préfet de Rufisque a opposé un niet à leur demande pour des motifs de sécurité. Les initiateurs se sont alors résolus à faire des déclarations avant de promettre une autre marche dans les jours à venir.

A la place d’une marche, les initiateurs se sont contentés d’une déclaration. Pour cause, l’autorité exécutive du département a interdit la manifestation en faveur de l’élève Fatou Binetou Ndiaye, une petite fille âgée de 4 ans et mois. La petite fille a été enlevée devant son école à Rufisque depuis plus d’une semaine. Cette manifestation, à l’initiative des mouvements de jeunesses et de la société civile du département de Rufisque, était une façon de manifester la colère de la ville contre le kidnapping de la petite la semaine dernière devant son école par un inconnu.

Regroupés à la place Joseph Gabard, lieu symbolique où a eu lieu l’enlèvement de la jeune écolière, les manifestants arboraient des foulards, de photos de la petite Fatou Binetou Ndiaye et des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire des sommations à l’endroit du ou des ravisseurs pour qu’il (ils) rende (rendent) la fillette à ses parents, avec des messages invitant les autorités à protéger les enfants des menaces dont ils sont souvent l’objet. Les enfants n’ont pas été en reste. Ils ont été nombreux à participer à la manifestation, tous armés de photos illustrant l’innocent visage de la petite Binetou Ndiaye tout sourire.

Mais ce bel élan de détermination a été un peu brisé par la décision du préfet interdisant la marche pour des raisons liées au manque d’effectifs et aux risques de débordements avec les marchands ambulants qui sont pourchassés par la brigade municipale de surveillance des marchés. Toutefois, de manière spontanée, les participants se sont rassemblés pour dire non aux menaces qui guettent les enfants. Tour à tour, tous les mouvements participants ont prononcé des discours: des éclaireuses et éclaireurs du Sénégal, en passant par la Croix rouge et la société civile et la presse locale. Une manifestation pleine d’émotion où certaines personnes n’ont pas pu s’empêcher de verser des larmes.

De l’avis de Michel Mendy de l’association des Guides et scouts, porte-parole des manifestants, «la marche a été certes interdite pour des raisons acceptables, mais nous n’allons pas baisser les bras. Nous allons organiser d’autres marches jusqu’à ce que nous retrouvions Binetou. La marche ou le rassemblement, nous l’avons fait aussi pour interpeller les autorités et leur dire que la violence et l’insécurité sont aujourd’hui à la porte de l’école. Et, il est temps de prendre des dispositions».

Allant plus loin Badou Diack, responsable du mouvement Pencum tenguedj réclame un deuxième commissariat de police à Rufisque.

Le cri de détresse de son père

Khadim Ndiaye, le père de la petite Binetou Ndiaye en a profité pour lancer un SOS aux autorités. «Je salue vraiment cette initiative des tous les gens qui se sont mobilisés pour venir ici dénoncer ce qui s’est passé. Ma peine reste grande et j’avoue que, depuis lors, je n’arrive plus à manger, sa mère je n’en parle plus. Tout ce que je veux, c’est demander au président Macky de m’aider à retrouver ma fille», lance-t-il, la mort dans l’âme.

Au-delà de la marche, les initiateurs de la manifestation ont annoncé une plainte contre X chez le commissaire de la police urbaine de Rufisque. Cela avant de se donner rendez-vous dans les prochains jours. Cette fois-ci, ils promettent de faire leur marche avec ou sans l’autorisation préfectorale.