Le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Makhtar Diop, a souligné, pour le déplorer, le fait que le Sahel ne compte, en ce moment, que seulement 400.000 hectares de terres irriguées. M. Diop estime qu’il est possible, à travers la coalition annoncée pour renforcer la résilience dans cet espace, de valoriser davantage l’agriculture irriguée en portant les surfaces irriguées du simple au double dans les cinq prochaines années. « Ce n’est pas une utopie. Au contraire, il est possible de doubler les superficies en cinq ans, d’une part avec les bons projets élaborés par les pays qui n’attendent que des financements, d’autre part par la mise en œuvre dans plusieurs pays du Sahel de conditions favorables au décollage de petites irrigations individuelles », a soutenu M. Diop. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place des politiques solides et un environnement propice à l’investissement privé afin de mobiliser les ressources financières à la dimension des ambitions. « Il est aujourd’hui indiscutable que des pays africains ont connu les taux de croissance les plus forts au niveau mondial. Mais force est de constater que cette croissance n’est pas accompagnée d’une réduction des inégalités au sein de nos Etats et n’a pas servi à réduire la pauvreté à un rythme satisfaisant pour les dirigeants africains », a-t-il noté. Selon lui, l’explication de ce phénomène réside, dans le fait qu’en partie, l’agriculture qui produit 45 % du Pib et même 80 % dans certains pays, dépend encore 95 % de la pluviométrie dans le Sahel. Il a assuré les Etats du Sahel du soutien de la Banque mondiale pour relever le défi d’une agriculture durable.
Ambition des pays du sahel : Passer de 400.000 hectares à 1 million d’hectares d’ici à 2020
Au terme des travaux, le Forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel a lancé un appel aux Etats membres et à ceux de l’Afrique occidentale. La Déclaration de Dakar demande aux gouvernements des pays du Sahel d’augmenter, de manière sensible, les investissements dans le domaine de l’hydraulique agricole, pour passer de 400.000 hectares actuellement irrigués à 800.000 hectares dans cinq ans voire un million d’hectares irrigués d’ici à l’horizon 2020, comme l’a souhaité la Banque mondiale. Le coût total de ce projet a été estimé à environ plus de sept milliards de dollars. Le Cilss demande aux Etats de décliner cet objectif dans des programmes cohérents et de mettre en place des dispositifs organisationnels relatifs à la gestion de l’eau agricole et du foncier mais aussi à la production de l’irrigation suivant des processus négociés. L’organisme estime également que les Etats doivent intensifier l’appui aux initiatives régionales qui visent à améliorer et à amplifier l’irrigation au Sahel et en Afrique de l’Ouest tout en renforçant les capacités des organisations paysannes de la sous-région.