Le capitalisme est dans sa phase terminale, a déclaré samedi à Dakar l’économiste Demba Moussa Dembelé, président de l’Africaine de recherche, de coopération et de développement endogène (ARCADE).
Il co-animait le thème « Le capitalisme a-t-il un avenir ?», entrant dans le cadre des rencontres mensuelles dénommées "Les samedis de l'économie" organisées par la Fondation Rosa Luxemburg et ARCADE.
« Le monde vit une crise profonde. Celle-ci n'est plus seulement limitée aux pays africains comme on l'a vu durant les années 90 avec les programmes d'ajustement structurel », soutient M. Dembelé. Selon lui, c'est le monde entier qui est touché notamment les pays développés.
« Le capitalisme est passé par plusieurs étapes qui ont démontré que c'est un système qui n'est pas éternel », avance le président d'ARCADE. Sur ce point, il se veut formel : en dépit de la propagande de ses idéologues ce système économique dominant est appelé à disparaître. Etayant ses propos, M. Dembelé pointe du doigt la crise de l'économie réelle qui est aujourd'hui supplantée par la financiarisation.
De plus, dans les pays développés, les profits se font à travers la spéculation et non par la production de biens et services. Ces derniers, de l'avis toujours du Président d'ARCADE ne se vendent plus car une bonne partie de la population est au chômage. Dans les pays africains que le capitalisme avait dominés, affirme encore M. Dembelé, il y a un réveil à la fois des populations et des gouvernements qui essaient tant bien que mal de recouvrer leur souveraineté sur leurs ressources et de les vendre mieux qu'auparavant.
A cela s'ajoute les luttes des travailleurs pour de meilleures conditions de travail et de salaire sans compter les gouvernements qui taxent davantage les profits. « C'est le concours de tout cela qui fait qu'on parle de la crise du capitalisme et même d'une crise de civilisation », avance l'économiste Demba Moussa Dembelé.
M. Ndongo Samba Sylla chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg complétera M. Demba en revisitant les ouvrages d'économistes, de savants et chercheurs aussi bien du 19ème siècle (Karl Marx) que de la période contemporaine (Samir Amin, Immanuel Wallerstein) qui annoncent la fin du capitalisme. Selon lui, « il faut comme alternative au capitalisme un modèle où l'homme est au centre du processus productif et non la valeur d'échange ».
MS/od/APA