Déterminés à rentrer dans leurs fonds, les travailleurs de l’ex- Sias observent, depuis hier, une grève de la faim. Ils seront suivis dans cette diète par leurs épouses.
Les travailleurs de la défunte Société industrielle d'aménagement du Sénégal (Sias) sont amers. Las de courir derrière le paiement de leurs droits estimés à un milliard 295 millions francs, ils observent, depuis hier, une grève de la faim. Cette décision a été prise à l’issue de leur assemblée générale, tenue à Djidhah Thiaroye Kao. «Nous sommes devenus des vieux, nous ne pouvons pas sortir pour brûler des pneus. Notre seule arme, c'est la grève de la faim. A l’issue de notre Assemblée générale, nous avons arrêté cette décision d’entamer une grève de la faim. Nous avons débuté aujourd’hui (hier) et cette grève ne prendra fin qu'au paiement intégral de nos dus», affirme le porte-parole de ces travailleurs, Cheikh Yade. Mais il souligne qu’ils ne seront pas seuls à faire la diète. «Nos femmes vont nous rejoindre demain (aujourd'hui)», fait-il savoir.
Entre autres raisons de leur grogne, Cheikh Yade, qui est par ailleurs le secrétaire général du Syndicat national des agents de la propreté du Sénégal (Synaps), parle aussi du blocage de leur dossier depuis 2011 et des difficultés auxquelles sont confrontés leurs camarades. «Nous avons trop souffert de ce dossier. Nous avions l'espoir que nos problèmes allaient être réglés avec les engagements pris par le régime de Abdoulaye Wade. Mais, aujourd'hui, les tenants du pouvoir ne font rien pour décanter la situation, malgré les instructions fermes données par le président Macky Sall», constate-t-il. Et d'ajouter : «Cette situation nous a porté préjudice. Car, aujourd'hui, la situation des familles des ex-travailleurs de Sias est critique. Certains pères de famille sont décédés».
Ces travailleurs, qui sont au nombre de deux mille, interpellent le président Macky Sall afin d’intervenir pour décanter la situation.