Le secrétaire général du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Adama Baye Racine Ndiaye, a invité mercredi les sages-femmes du Sénégal, à être en première ligne dans les actions de plaidoyer engagées en vue de la démédicalisation des mutilations génitales féminines (MGF).
‘’Vous devez également marquer de votre présence la notification des cas d’excision pour améliorer le système de collecte des données sur cette pratique’’, a-t-il notamment déclaré en ouvrant les travaux d’un atelier de plaidoyer pour la démédicalisation et la notification des MGF.
A l’initiative de l’Association nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal (ANSFES), en collaboration avec la Direction de la famille, cette rencontre donne l’occasion de mener des actions à tous les niveaux pour que les sages-femmes soient à l’avant-garde de la lutte contre les MGF.
Le SG du ministère de la Femme estime qu’il convient de lancer un appel aux acteurs de la santé à s’impliquer davantage pour appuyer le processus d’accélération de l’abandon de l’excision. Il estime en effet que l’abandon total de la pratique de l’excision nécessite la mobilisation de toutes les forces vives de la nation, dont le personnel de santé.
Les prestataires de services sont en contact quotidien avec les femmes et les filles exposées aux risques de subir les MGF, et doivent contribuer à la sensibilisation de ces dernières sur les effets néfastes de cette pratique, aussi bien au plan sanitaire que psycho-social, a-t-il poursuivi.
Il a appelé à développer des stratégies et initiatives en vue de renforcer les capacités des sages-femmes et du personnel de santé en général dans le domaine des MGF et en matière de plaidoyer.
Il est reconnu médicalement que les MGF causent des préjudices irréparables aux femmes, puisqu’elles peuvent entraîner la mort par hémorragie due à des saignements abondants, par choc neurogénique dû à la douleur et au traumatisme, a pour sa part relevé la présidente de l’ANSFES, Marième Fall.
S’y ajoute selon elle d’autres effets négatifs, que sont la non-cicatrisation, la formation d’abcès, la formation excessive de tissus cicatriciels, l’infection des voies urinaires, les névromes, les douleurs lors des relations sexuelles, le risque accru de contracter le VIH/SIDA, l’hépatite et d’autres maladies transmises par voie sanguine, etc.
‘’Tous ces maux suffisent, à nous sages femmes, pour porter le plaidoyer et lutter contre la non médicalisation des mutilations génitales féminines qui sont effectuées par des praticiens locaux, généralement des femmes qui héritent leur savoir-faire de la génération précédente, mais aussi par des sages-femmes dans certains cas’’, a-t-elle dit.
Elle a rappelé que la sage femme joue un rôle important dans la prévention de la mortalité maternelle et néonatale, mais aussi dans la promotion de la bonne santé des communautés. C’est pourquoi il est, dit-elle, capital de renforcer leur capacité, elles qui sont en contact direct ou indirect avec les populations.
‘’L’ANSFES est résolument engagée à faire sienne cette lutte et porter haut le plaidoyer afin que la médicalisation de cette pratique ne passe pas pour, ainsi, permettre aux filles de grandir dans la dignité sans pour autant, une fois majeures, sentir un manque causé par les MGF’’ a-t-elle promis.