Le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), Cheikh Hadjibou Soumaré, s’est dit mardi satisfait de l’évaluation du portefeuille des programmes et projets communautaires mis en œuvre au Sénégal, déplorant toutefois des lourdeurs notées dans les procédures de passation de marchés publics.
"La revue du portefeuille des programmes et projets communautaires indique une performance globalement satisfaisante. Cette performance aurait pu être meilleure si les lourdeurs dans les procédures administratives et financières dans la passation de marché publics, les délais de décaissement et les vices de non-objection étaient levées", a-t-il dit.
Cheikh Hadjibou Soumaré intervenait lors de la revue annuelle 2015 des réformes politiques, programmes et projets communautaires au sein de l’UEMOA.
Cette rencontre s’est déroulée en présence du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, chargé du Budget, Birima Mangara.
"L’une des spécificités de la revue annuelle 2015 est qu’elle a mis l’accent sur l’exécution des programmes et projets communautaires", a souligné le président de la Commission de l’UEMOA.
Au total, 27 programmes et projets communautaires du Sénégal, regroupés en trois grands domaines, ont été passée en revue à cette occasion, à travers des domaines tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’environnement et les mines.
Ont été également revus, divers projets relevant des infrastructures de transport, de l’enseignement supérieur, du tourisme, de l’artisanat, de l’énergie, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Le domaine regroupant l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’environnement et les mines, comporte 19 projets, parmi lesquels 4 sont clôturés et 3 achevés, mais dont "les rapports finaux d’achèvement sont attendus de la part du Sénégal", a indiqué M. Soumaré.
Dans ce domaine "les projets examinés enregistrent une performance de 89% et connaissent un retard de 10% au regard du temps consommé et des réalisations physiques", a-t-il renseigné.
Concernant les infrastructures de transport, l’enseignement supérieur, le tourisme et l’artisanat, "l’évaluation de l’exécution des programmes et projets a fait ressortir une performance faible de 60%, soit un retard de 40%", selon le président de la Commission de l’UEMOA.
Seul le Programme de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (PRODERE) a été évalué dans sa phase 1, "avec un excellent niveau de satisfaction", s’agissant par exemple de l’énergie, des télécommunications et des TIC, a indiqué Cheikh Hadjibou Soumaré, avant de recommander "la mise en place d’un mécanisme de suivi plus rapproché pour plus d’efficacité".
"Il conviendrait que la pression des autorités nationales soit permanente sur les gestionnaires et sur tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des projets et programmes du Sénégal", a-t-il déclaré.
De son côté, Birima Mangara, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, chargé du Budget, a réitéré l’engagement du Sénégal "à accélérer la cadence dans la mise en œuvre des réformes communautaires, et notamment la transposition des directives".
M. Mangara a salué les progrès notés sur le taux de transposition qui selon lui sont passés de 64 à 71% et sur le taux d’application passé de 53à 72%.
Il a promis que "l’année prochaine, les performances du Sénégal seront davantage meilleures que celles de cette année".
La revue annuelle de réformes, politiques, programmes et projets communautaires a été institutionnalisée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA en 2013.
Elle a été précédée d’une revue technique, sanctionnée par un projet de mémorandum adopté par consensus", a-t-on précisé.