Les députés de l’Assemblée nationale votent aujourd’hui le code de la pêche. Les pêcheurs artisanaux du Sénégal leur demandent de s’assurer d’un code qui protège leurs moyens de subsistance.
Le vote du nouveau code de la pêche est prévu aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Il suscite beaucoup d’espoir, mais aussi d’appréhension chez les acteurs qui ont eu hier une rencontre d’échanges et de partage d’informations avec le Parlement et l’ONG Greenpeace, au quai de pêche de Soumbédioune. Ainsi, devant le député Alioune Kébè, les pêcheurs artisanaux du Sénégal ont émis le souhait d’avoir un nouveau code fondé sur une vision à long terme. Qui intègre les principes fondamentaux du développement durable. Certes des avancées ont été notées, mais tous déplorent une surexploitation des stocks de poissons, des amendes jugées inéquitables et un manque de surveillance adéquate. Ainsi, le porte-parole de la plate-forme des acteurs de la pêche artisanale au Sénégal, Mamadou Sarr, souhaite que le Parlement veille là-dessus et que les interdits soient respectés.
L’ONG souhaite une législation qui assure une exploitation écologique durable et socialement équitable. La chargée de campagne de Greenpeace, Suzanne Traoré, a estimé que la surcapacité des flottes de pêche, une cause principale de la surexploitation des stocks de poissons, ne fait l’objet d’aucune mesure de gestion. Pour elle, il est urgent que les dispositions relatives aux activités de pêche aboutissent à l’interdiction de tout type d’engin de pêche qui détruit les ressources halieutiques ou l’habitat marin.
‘’Les pêcheurs dénoncent une non-implication’’
Aussi, dénoncent-ils un déficit de concertation, car ils n’ont pas totalement été impliqués dans la révision du code. ‘’Nous n’avons pas encore vu ce code et nous le déplorons. Tout au début, les acteurs de Saint-Louis, Casamance, ont été conviés à participer au développement du code. Ils devaient avoir un retour. Mais, jusqu’à ce jour, les acteurs ne peuvent pas commenter ce code’’. Il est nécessaire, selon Mamadou Sarr, de savoir en amont si toutes leurs préoccupations ont été prises en compte. Mais le député-maire de Keur Madiabel, Alioune Kébé, a tenu à rassurer, en indiquant que la commission technique a visité tout le code et que le ministre de tutelle Oumar Guèye a pris acte des remarques faites. Par rapport aux doléances posées par les acteurs, il a assuré avoir pris bonne note et compte se faire leur voix à l’Hémicycle.