La France, en plus d’être l’ancienne puissance colonisatrice du Sénégal, reste son premier partenaire économique. Dans tous les secteurs d’activités du pays, les entreprises françaises sont présentes et, parfois même leaders. Une position qu’elle entend bien garder.
La France compte, à cette date, plus de 250 entreprises et micro-entreprises au Sénégal. Ce rappel, fait hier par le Premier ministre, montre que l’ancienne puissance colonisatrice est encore présente au Sénégal. Beaucoup de secteurs d’activités sont contrôlés par des entreprises françaises. Parmi les leaders dans leurs domaines, on peut citer le groupe Bolloré, Orange, filiale de France Télécoms, Eiffage Sénégal… Malgré cette présence remarquée et remarquable, la France veut encore rester le partenaire de premier plan du Sénégal.
A l’occasion d’une table ronde qui a réuni hier le chef du gouvernement, des ministres sectoriels et une délégation du secteur privé français, l’ambassadeur de la France au Sénégal a rappelé le souhait de l’Etat français de maintenir sa position. Selon Jean Félix Paganon, dans tous les critères qu’on peut prendre, qu’il s’agisse du flux d’investissements, de l’emploi, du commerce, la France est le premier partenaire du Sénégal et entend le rester. Aujourd’hui, avec l’arrivée en puissance de la Chine et des autres puissances émergentes sur le continent africain et plus particulièrement au Sénégal, la France veut maintenir sa mainmise dans l’économie nationale. Ainsi, de l’avis de Mahammad Boun Abdallah Dionne, ‘’pour le Sénégal, la France reste le premier partenaire, notre premier partenaire’’. Cela reste une certitude car en matière d’emplois dans le secteur privé, les entreprises françaises sont les plus grands pourvoyeurs. Selon le Premier ministre, ‘’au Sénégal les entreprises françaises emploient près du ¼ des salariés dans le secteur privé’’.
Citant un rapport du Sénat de France, le Premier ministre rappelle toutefois que les entreprises françaises en Afrique subsaharienne ont vu leurs parts de marché reculer de manière nette. Elles sont même passées de 16% en 2000 à moins de 10% en 2010. A cela s’ajoute ‘’une stagnation entre 1 et 6% des investissements directs français en Afrique au moment où ceux des autres puissances économiques auraient été multipliés par 7’’.
Malgré tout, le chef du gouvernement sénégalais reste persuadé que la France est toujours présente en Afrique avec plus de 62 000 entreprises et plus particulièrement au Sénégal. Toutefois, il souhaite que les deux pays aillent vers un partenariat plus rénové. ‘’Il nous faut aller plus en avant. Le défi qui nous est posé aujourd’hui, c’est d’adapter ces tendances lourdes qui caractérisent les relations franco-sénégalaises aux mutations fortes qui accompagnent la marche du monde’’, invite M. Dionne.
Les exigences du PM
Sur un autre registre, le Premier ministre a profité de cette table ronde pour présenter au secteur privé français les différents projets en cours au Sénégal. Le pôle urbain de Diamniadio, la deuxième Université de Dakar située sur le même site, le train express régional, les projets Dakar Médical city, Dakar campus régional, entre autres grands projets du Plan Sénégal Emergent, ont été exposés devant les hommes d’affaires français. Mahammad Boun Abdallah Dionne a toutefois rappelé au privé français les exigences de l’Etat à tout investisseur intéressé par un quelconque projet. La conditionnalité du gouvernement est, d’après M. Dionne, la diligence dans le montage et l’exécution des projets. ‘’Nous sommes pressés par le temps et nous sommes tenus par des obligations de résultats envers notre peuple’’, a-t-il soutenu.