Quarante-huit enfants ‘’talibés’’ sénégalais vivant en Gambie ont été rapatriés au Sénégal pour ‘’conditions de vie difficiles’’ par les autorités de ce pays, a indiqué dimanche à l’APS, Birame Ndiaye, coordonnateur adjoint d’Enda Jeunesse Action.
Ces enfants, âgés de 4 à 12 ans, ont été remis au gouverneur de Kaolack, Lamine Sagna, par une délégation gambienne composée d’un agent du service de l’immigration et de membres de l’action sociale’’, a ajouté M. Ndiaye.
’’Le gouverneur de Kaolack à son tour, a-t-il poursuivi, a chargé le préfet de Nioro, Mame Less Cabou, de veiller avec Enda Jeunesse Action à ce qu’ils regagnent tous leurs familles respectives de Maka Nianguène (Paoskoto)’’.
M. Ndiaye a précisé que les enfants ’’talibés’’ sont tous originaires du village de Maka Nianguène, situé dans l’arrondissement de Paoskoto.
Il a expliqué qu’ils ont été acheminés en Gambie par deux marabouts originaires également de Maka Nianguène. Ils avaient implanté un ’’daara’’ à Bondaley, un village gambien.
‘’Sur place, a-t-il expliqué, les autorités gambiennes ont constaté que les enfants apprenaient le Coran et s’adonnaient à l’agriculture, pas à la mendicité mais dans des conditions difficiles’’.
’’La mendicité est interdite en Gambie et les autorités de ce pays ont été émues par les difficiles conditions de vie de ces enfants. Celles-ci ont ainsi décidé de réagir en arrêtant les deux marabouts et en rapatriant les enfants’’, a-t-il ajouté.
M. Ndiaye a indiqué que sur les 48 enfants, 34 sont déjà récupérés par leurs parents au siège d’Enda Jeunesse Action de Kaolack.
‘’Et il en reste encore à l’heure qu’il est 14 qui attendent leurs parents qui sont tous de Maka Nianguène’’, a-t-il précisé, ajoutant, que les familles ont toutes déclaré qu’elles ignoraient que leurs enfants ont été acheminés en Gambie par leurs marabouts.
‘’Cette affaire de rapatriement d’enfants, a-t-il indiqué, vient après celle de 60 enfants originaires de Niamacouta (Bounkiling), il y a deux ans’’.
Le Réseau Afrique de l’Ouest pour la protection des enfants (RAO) et d’autres organisations de protection des enfants ont participé à l’organisation du rapatriement des enfants vers le Sénégal.