La Cnuced a procédé, hier mercredi 24 juin, au lancement du 25e rapport des Nations Unies sur les investissements dans le monde en 2015. Cette étude révèle que l’Investissement Etranger Direct (IED) mondial a chuté de 16%. Selon ce rapport toujours, la Chine est devenue le premier récepteur de l’IED en 2014 au détriment des Etats-Unis. Au Sénégal, malgré la stabilité en Afrique, les investissements ont connu « une timide hausse ».
En 2014, le Sénégal a enregistré des évolutions dans les investissements étrangers directs. C’est ce qu’indique le 25e rapport de la Cnuced, présenté hier, au Centre d’Information des Nations Unies (CINU), sous le thème « réformer la gouvernance de l’investissement international ». Ainsi, contre 276 millions de dollars en 2012 et 311 millions de dollars en 2013, le flux des investissements au Sénégal passent à 343 millions de dollars en 2014. Mais, il faut noter que « les montants reçus au Sénégal ne sont pas aussi élevés par rapport aux pays africains disposant de ressources naturelles stratégiques (or, pétrole,…) comme le Nigéria, ou d’une importante démographie (Egypte) », précise Malick Sané, Directeur de LAPOCOM, qui a présenté le rapport.
Cette « timide progression qui pourrait être due aux premiers effets du Plan Sénégal Emergent (Pse) », peut augmenter l’année prochaine avec les décaissements qui ont commencé. Dépourvu de ressources naturelles et d’une grande démographie, le seul atout du Sénégal pour recevoir davantage d’investissements reste son environnement des affaires. A ce sujet, l’expert préconise « une maitrise parfaite de l’énergie en terme de disponibilité et de coût, mais aussi faire des efforts sur les infrastructures et proposer une main d’œuvre qualifiée ».
Pour ce qui concerne l’Afrique en général, l’Ied est resté stable à 54 milliards de dollars. L’Afrique du Sud est le premier récepteur, même si la plus grande hausse (14%) est enregistrée par l’Egypte (3e) et le Nigéria ferme le top 5. Il faut noter que « l’épidémie Ebola et les conflits (Boko Haram) ont été de véritables facteurs bloquant » pour les investissements en Afrique.
Au plan mondial une baisse de 16% des investissements directs étrangers est enregistrée. Du coup, la Chine passe devant et devient le premier récepteur mondial de l’Ied au détriment des Etats-unis. Ainsi, les flux, dans le monde, passent de 1450 milliards de dollars en 2013 à 1230 milliards de dollars en 2014.
Selon Malick Sané toujours, « ce résultat est dû à la fragilité de l’économie mondiale, l’incertitude des investisseurs au sujets des orientations politiques et à l’existence de risques géopolitiques élevés ». Il faut aussi noter le désinvestissement des pays développés pendant que les pays émergents ont augmenté leurs flux (55% de l’Ied mondial) ».