La loi n°02/2015 modifiant celle n°98-08 du 02 mars 1998 portant réforme hospitalière a été votée hier à l’unanimité par les parlementaires. Celle-ci permettra aux structures sanitaires et aux hôpitaux régionaux d’avoir beaucoup plus de personnels qualifiés et une bonne gestion.
L’originalité de la loi n°02/2015 modifiant la loi n°98-08 du 02 mars 1998 portant réforme hospitalière est qu’au niveau des structures sanitaires et notamment au niveau des hôpitaux régionaux, il y aura beaucoup plus de personnels qualifiés. Par exemple, concernant les spécialistes qui sont au niveau des Unités de Formations et de Recherches (UFR) (Thiès, Saint-Louis ou Ziguinchor), tant qu’il n’y avait pas de possibilité de convention avec les hôpitaux, ils ne pouvaient y aller que d’une manière peu officielle. ‘’Ce qui fait qu’il n’y avait pas un travail continu et leur expertise était utilisée d’une manière continue au niveau de ces structures sanitaires. Avec cet amendement, qui est fait à la loi sur la réforme hospitalière, nous pourrons avoir beaucoup de spécialistes au niveau des hôpitaux.
Mais mieux, puisqu’on parle maintenant d’institution publique ou privée, toutes les institutions qui pourront avoir des conventions avec ces UFR pourront accéder à ces spécialistes’’, a déclaré le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Professeur Awa Marie Coll Seck qui défendait ce projet hier, lors d’une session ordinaire. Cette loi comporte une autre innovation. Dans le cadre de la gestion des établissements publics de santé, il est mis en place des comités de coordination. C’est le cas également au niveau des établissements publics de santé non hospitaliers (le centre national d’appareillage ou la PNA). ‘’Aujourd’hui, il y aura une coordination au sein des établissements, en plus du conseil d’administration. Ceci permettra d’améliorer la participation des travailleurs, mais également de tous les gestionnaires des structures’’, a-t-elle dit.
Cette nouvelle loi prend également en charge la question de l’hygiène. Dans les structures hospitalières, il y a déjà un agent d’hygiène qui va être renforcé avec le comité. Ainsi, tous les agents de chaque structure participeront à la bonne marche de ce comité. Ce qui fait que l’hygiène ne sera plus l’affaire d’une personne. ‘’Même au niveau de la direction, il y aura une prise en charge des problèmes d’hygiène. Cela va aussi améliorer l’accueil, parce que, quand vous venez dans une structure qui n’a pas une bonne hygiène, une qualité de vie, c’est un vrai problème. Nous avons une stratégie qu’on appelle les 5S qui nous permet de bien ranger les choses au niveau des hôpitaux. Nous allons travailler sur tout cela. Avec cette loi, ça deviendra quelque chose d’obligatoire au niveau des structures sanitaires’’, a-t-elle soutenu.
Par ailleurs, elle a souligné que le ministère est en train de travailler sur la carte sanitaire et ils voudraient qu’au moins, tous les 5 ans, il y ait une révision de cette carte sanitaire. ‘’Avec l’acte III de la décentralisation, nous avons la possibilité d’un changement au niveau de la carte sanitaire. Parce que celle-ci était liée au nombre d’habitants. Maintenant, le problème du nombre d’habitants est posé mais, également du nombre de villages polarisés par les structures. Si on a un poste de santé qui draine 20 ou 30 villages, peut-être que ce poste devrait devenir centre de santé, la case de santé devra devenir poste de santé. Ce sont des discussions qui sont en cours qui nous permettront d’améliorer les prestations au niveau des structures sanitaires même les plus décentralisées’’. La loi a été votée hier par l’ensemble des députés.