Entre Wade et le chef de file des frondeurs, la hache de guerre n’est pas encore enterrée. Malgré la suspension de la procédure disciplinaire, Fada tient toujours tête au «Pape» du Sopi en rejetant le «gouvernement virtuel» qu’il a mis en place.
Modou Diagne Fada ne démord pas. Le chef de file des frondeurs ou des réformateurs du Pds, c’est selon, continue de défier le secrétaire général national du Pds Abdoulaye Wade. Invité, hier, de l’émission Opinion sur Walf tv et Walf fm, le président du groupe parlementaire du Pds à l’Assemblée nationale rejette catégoriquement le nouveau secrétariat national, «le gouvernement virtuel du Parti» mis en place récemment par le secrétaire général national du parti. «Non, je ne suis pas d’accord avec ce nouveau secrétariat national. Je le rejette absolument», a-t-il lancé. Et pour justifier sa désapprobation, Modou Diagne explique que ce secrétariat national ne respecte pas la représentativité des uns et des autres, a omis des responsables des grandes agglomérations comme les Parcelles assainies et enfin a mis de côté certains frondeurs. Pourtant lui et d’autres frondeurs sont présents dans ce «gouvernement virtuel». Il occupe le poste de Secrétaire national chargé des activités parlementaires, alors que Alioune Souaré est adjoint de Sada Ndiaye chargé des élections, Aïda Mbodj chargée de la Société civile, de la parité et des associations féminines nationales et internationales, Fatou Thiam adjointe de Woré Sarr chargée des femmes du Pds. Mamadou Lamine Keïta est chargé des élus locaux, Abdou Khafor Touré de la politique de l’Emploi et Baïdy Sèye de la Santé là où Abdoulaye Seydou Sow est secrétaire national aux Sports et Pape Birame Ndiaye chargé du suivi et de l’évaluation des décisions. Mais cela ne le satisfait pas.
En outre, Fada accuse le coordonnateur national du Pds Oumar Sarr, qui a été bombardé adjoint du «Pape» Sopi, d’être à l’origine de ce secrétariat national qui compte 60 membres. En tout état de cause, et malgré la suspension de leur traduction devant le Conseil de discipline du Pds, Fada tient absolument à la réforme de son parti, seul moyen, d’après lui, de reconquérir le pouvoir perdu en 2012. «Il faut réformer le mode de désignation du secrétaire général du parti. Il faut réformer les textes du parti qui ont 41 ans, pour permettre aux responsables du parti qui ont une base d’occuper des postes au sein de l’appareil du parti», préconise-t-il.
Et contrairement à Wade qui lui reproche d’avoir étalé son projet dans la presse avant de l’informer, Modou Diagne Fada affirme qu’il l’a rencontré en 2013 à Versailles pour évoquer son mémorandum. Mais le président du groupe des Libéraux et démocrates à l’Assemblée nationale souhaite surtout une réforme du parti qui enfanterait un ticket pour l’élection présidentielle. En effet, il souhaite faire un duo avec le candidat déclaré du parti au prochain scrutin présidentiel. «Fada, secrétaire général et Karim candidat du Pds serait un ticket gagnant», estime père Modou Diagne Fada.