Moustapha Cissé Lô a célébré samedi à sa manière, l’anniversaire du saccage de ses maisons. Il porte plainte contre l’Etat du Sénégal à qui il réclame un milliard pour le préjudice subi.
Moustapha Cissé Lô sort l’artillerie lourde pour pilonner l’Etat qui est responsable «du saccage» de ses domiciles à Touba. C’était le 20 juin 2014. Lors de la célébration de cette sinistre «journée», le 2ème Vice-président de l’Assemblée nationale a organisé samedi, un point de presse. «On a détruit 4 maisons estimées à 600 millions et on a emporté 23 millions plus de l’or. J’avais dit que je ne portais pas plainte contre ces mouvements de foule déchaînée mais je porte plainte contre l’Etat parce qu’il est responsable de la sécurité des biens et des personnes», détaille El pistoléro. Il réclame 1 milliard de F Cfa à titre de dommages et intérêts à l’Etat du Sénégal.
Jusqu’ici, il a refusé de porter plainte même si certains avaient reconnu publiquement en être les auteurs. Entre temps, Serigne Assane Mbacké a été arrêté et placé sous mandat de dépôt pour incendie volontaire après que le Parquet s’est autosaisi. Qu’es-ce qui explique le revirement du député ? «Je pense que je n’ai pas été assisté pendant cette période par la sécurité publique. Au contraire, j’ai estimé que les casseurs ont été de connivence avec les vandales», dit-il. En face des caméras, il détaille les dysfonctionnements de l’Etat : «A deux jours de ces événements malheureux, j’ai appelé depuis Accra, les services de renseignements de l’Etat, le commissaire et la Directrice nationale de la police qui m’ont dit qu’ils ont pris toutes les dispositions. Au finish, on a brûlé mes maisons, blessé des personnes et pris mon argent. L’Etat a la lourde responsabilité de régler les dommages collatéraux et me dédommager parce que cet argent, je l’ai gagné honnêtement. Personne n’a le droit de se faire justice. J’ai été victime d’agression criminelle et barbare.»
Aujourd’hui, il loue les valeurs d’un Etat de droit. «En démocratie, toute personne qui entrave la loi doit répondre de ses actes devant la justice. Cela concerne toutes les couches de la population. Le fils de Abdoulaye Wade est en prison comme d’autres aussi le sont. Si j’enfreins les lois de la République, je dois répondre de mes actes, devant la justice. Je n’accepterai pas qu’on porte atteinte à mes biens en incendiant mes maisons, mes véhicules, en volant les bijoux de ma femme, en faisant main basse sur mes 23 millions de francs. Ce que je déplore, c’est que personne n’a réagi.» Malgré le temps qui passe, il est toujours rongé par l’amertume. «Ce ne sera pas pertes et profits. Ce dossier, on ne peut pas le classer sans suite. Si tel est le cas, je saurai que le Sénégal n’est pas un pays de droit. Et je n’ai pas ressenti une solidarité nationale autour de moi après cette tragédie.»