En perspective des travaux liés au prolongement de la Vdn, la préfecture de Dakar a procédé hier, au déguerpissement des ouvriers établis entre la Cité Diamalaye et l’Unité 26 des Parcelles Assainies. Pourtant, ils ont été indemnisés et sommés de quitter les lieux depuis le 5 mai.
Sur les visages, les sentiments de tristesse et de désolation sont lisibles. Les «ouvriers» établis entre Nord Foire, Cité Diamalaye et l’Unité 26 des Parcelles assainies ont vécu hier, un réveil brutal. Après la Cité Tobago, les bulldozers de la préfecture de Dakar sont passés dans cette zone où étaient installés des ateliers de mécaniciens, de «laveurs» de véhicules et des gargotes.
Dans ce vaste espace, qui se situe derrière le cimetière de Yoff, le décor est sinistre. L’opération de déguerpissement, menée par les autorités administratives de la capitale, a transformé en champ en ruines ce lieu. La libération de cette emprise obéit aux objectifs de prolongement de la Vdn. De loin, une fumée épaisse s’élève au-dessus des gravats et ordures.
Quelques heures après le passage des bulldozers, les déguerpis fouillent les décombres. Habillé d’un tee-shirt mauve et d’un jean, Gora confie que son business a été réduit en cendres. «Je suis ferrailleur. J’avais mon atelier ici. Mais aujourd’hui, même si j’ai récupéré certains matériels, j’ai presque tout perdu», pleurniche le bonhomme au bord des larmes. En attendant, des charretiers sillonnent la zone à la recherche de ferraille. Mécanicien, Fara est aussi un vendeur de briques sur le site depuis une dizaine d’années. Mine triste, Il clame son désespoir : «Je suis originaire de Kaolack. J’ai une femme et quatre enfants. Je les nourris grâce à mes briques. Mais aujourd’hui je suis foutu parce que non seulement ils ont détruit des centaines de mes briques, mais ils ne nous ont pas indiqué où est-ce qu’on doit aller pour continuer notre travail.»
Il faut savoir que les déguerpis avaient dans un premier temps jusqu’au 5 mai dernier pour plier bagages. Ce délai a été repoussé par le préfet de Dakar pour leur permettre de préparer leur départ. La dernière sommation n’est intervenue que samedi dernier. Mais, ils sont restés alors qu’ils avaient été indemnisés pour libérer l’emprise.