Le chef de l’état, Macky Sall a déploré hier, les carences dans le contrôle interne de l’administration. Présidant la cérémonie de réception du rapport 2015 de l’inspection générale de l’état (Ige), Macky Sall a assuré que ce rapport fera l’objet d’un examen attentif de sa part pour en déduire toute les mesures idoines et a exhorté le Premier ministre et les membres du gouvernement à en faire autant.
Les dirigeants des services publics épinglés dans le rapport 2015 de l’Inspection général d’État (Ige) ont du souci à se faire. Le président de la République, Macky Sall qui a reçu officiellement hier, vendredi 19 juin, le document des mains du Vérificateur général, François Collin, est formel : «Ce rapport fera l’objet d’un examen attentif de ma part pour en déduire toutes les mesures idoines. J’exhorte le Premier ministre et les membres du gouvernement à en faire autant, en prenant toutes les diligences de leur ressort pour remédier, le cas échéant, aux pratiques de gestions déficientes qui sont relevées », a dit Macky Sall qui poursuit : «C’est pour moi une exigence de premier ordre, je ne souhaite pas que les anomalies, même commises de bonne foi, se répètent. Et vous savez, combien je tiens aux principes de bonnes
gouvernances pour l’amélioration de notre performance. Depuis la publication du précédent rapport public, quelques avancées ont été observées, même si des manquements substantiels demeurent dans la gouvernance économique, financière de l’État».
MACKY MET EN GARDE SUR LA GESTION DES ARCHIVES
Se prononçant sur les anomalies relevées dans ce rapport 2015 au niveau de certains services publics, notamment la problématique de la gestion des archives, Macky Sall se dit «gravement préoccupé par les défiances constatées dans la gestion des archives au cours des audits réalisés par l’Ige dans nombre d’entités ». Selon le chef de l’État, «ces carences sont d’autant plus inacceptables qu’elles entrainent la disparition pur et simple de documents financiers et comptables, comme l’a constaté l’Ige dans certaines entités contrôlées». «Les archives, partie intégrante du patrimoine national, constituent notre mémoire collective sous peine de sanction prévue par les lois et règlements. Elles doivent être sauvegardées conformément aux prescriptions légales», martèle le chef de l’État. Qui menace, par ailleurs, de sanctionner les responsables des entités concernées qui ne se conforment pas à la règle. «J’attends que les responsables des entités concernés prennent, sans délai, toute disposition utile afin qu’ils soient mis fin à ces errements, le cas échéant une sanction appropriée doit être prise à l’encontre des fautifs».
«J’engage l’Ige à veiller au suivi régulier de cette instruction de manière plus générale. Il faut, au plus vite, exploiter toutes les possibilités qu’offre le numérique en matière de stockage de données, quitte à adapter les textes relatifs à la conservation de l’archive. Il s’agira de mettre à contribution l’Adie pour réussir cette reconversion ».
Sur ce même chapitre, le chef de l’État, soulignant que ces manquements s’expliquent par le caractère évanouissant, voire inexistant du contrôle qui aurait dû s’exercer, a également exprimé son voeu de voir une réflexion sur l’’implication de la tutelle technique dans le fonctionnement des agences. «Que la gouvernance ait sous le contrôle des conseils d’orientations qui, en réalité, ne vérifient pas la pertinence des missions et du coup, les agences sortent de tout contrôle. Il faut voir quelles sont les réformes à mettre en œuvre pour que les ministères et la pleine tutelle puissent s’impliquer dans la gestion quotidienne des agences à la place de leur dirigeant, que les agences répondent aux missions qui leur confier».