Le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), Abdoulaye Wade a finalement suspendu l’audition de Modou Diagne Fada et ses camarades signataires du mémorandum pour la restructuration du parti. Mais cela n’a pas empêché ces derniers de se radicaliser davantage dans le combat enclenché pour le renouvellement des instances du Pds.
Les signataires du mémorandum initié par Modou Diagne Fada demandant la restructuration et la refondation du Parti démocratique sénégalais n’ont pu être entendus hier par la Commission de discipline du Pds. Et pour cause, Abdoulaye Wade a tout simplement pris la décision de suspendre les auditions. Cela, après une médiation menée, d’après certaines indiscrétions, par des responsables libéraux dont Me Madické Niang, Awa Diop, entre autres. Mais cette décision ne semble guère altérer la volonté des frondeurs d’aller jusqu’au bout de leur logique.
‘’Les signataires du mémorandum ont décidé, conformément à ce qui a été consigné dans le document remis à Abdoulaye Wade, de rester sur nos principes, réclamer le renouvellement du parti de la base au sommet, la refondation des textes du parti, la formulation d’une nouvelle offre programmatique et la convocation du congrès’’, réitère Mansour Ndiaye, membre du Comité directeur et porte-parole du jour. Selon ce dernier, c’est à travers la presse qu’ils ont appris la suspension des auditions par la commission de discipline. ‘’Nous avons appris au même moment par la presse que la commission de discipline a décidé de surseoir à l’audition des signataires du mémorandum’’, confie le membre de la Fédération nationale des cadres libéraux qui rappelle que ‘’la plupart d’entre eux avaient décidé de ne pas déférer à la convocation de cette commission qui n’existe pas dans les textes et statuts du Pds’’. Maintenant, poursuit-il, ‘’il y a certains qui voulaient y aller.
C’est le cas de Mamadou Faye (Fils de Abdoulaye Faye). Nous étions convenus de le laisser partir pour voir ce qui se passe là-bas et comment la commission travaille’’. Sur les raisons de cette suspension, Mansour Ndiaye de souligner : ‘’On nous a informés que des médiateurs ont contacté le secrétaire général national qui a répondu favorablement à leur demande de suspendre les auditions. Mais nous, on n’a pas été saisi d’un quelconque médiateur. De toute façon, notre position est claire, nous ne reconnaissons pas cette commission de discipline et nous avons décidé de ne pas déférer à sa convocation.’’
Citation directe à Farba Senghor
Pour les camarades de Modou Diagne Fada, les accusations portées contre leurs personnes sont très graves. ‘’Notre honneur a été bafoué, notre image ternie, notre crédibilité mise en jeu. C’est pourquoi nous avons décidé avec nos frères juristes, signataires du mémorandum, de réfléchir sur la suite à donner à ces accusations’’, confie Mansour Ndiaye qui soutient qu’en attendant, ‘’une citation directe sera adressée à Farba Senghor qui a tenu ces propos accusant le président Modou Diagne Fada et les signataires du mémorandum d’avoir reçu de l’argent de Macky Sall pour déstabiliser le parti’’. ‘’Nous sommes des produits du parti, nous avons fait toute une carrière dans ce parti, ce n’est pas nous qui allons le saborder’’, recadre Mansour Ndiaye. Selon ce dernier, ‘’Il y a un pool d’avocats constitué pour réfléchir sur la plainte que nous voulons déposer contre Farba Senghor et les membres de la commission de discipline’’.
Les signataires du mémorandum se sont également prononcés sur la nouvelle configuration du secrétariat national du Pds récemment mis en place. A ce propos, les camarades de Modou Diagne Fada soutiennent que ‘’c’est dans les prérogatives du secrétaire général national du parti de nommer les secrétaires nationaux chargés de l’épauler dans ses tâches’’. Toutefois, ils estiment que ‘’la liste qui leur a été proposée ne reflète pas la configuration actuelle du parti’’. C’est pourquoi, disent-ils, ‘’nous avons décidé d’analyser le secrétariat national, et les observations issues de cette analyse seront consignées dans une lettre que nous allons faire parvenir au secrétaire général national du parti’’.