Le Syndicat Unique des Travailleurs de Transrail (Sutrail) a battu ce mercredi le macadam, dans les artères dans la capitale du Rail. Une marche pour dénoncer le projet de licenciement de 271 agents de la surveillance générale et de la direction des installations fixes.
Manque de personnel, vétusté des machines et des rails, la situation de Transrail n’augure pas des lendemains meilleurs. Devant ce constat, les cheminots demandent au chef de l’Etat de prendre ses responsabilités devant l’histoire. Car, selon eux, cette situation résulte du retard accusé dans la mise en place du nouveau schéma institutionnel. Pour eux, l’arrêt de travail de ces agents est un lourd préjudice à surmonter et pourrait entraîner, si rien n’est fait, l’arrêt de la circulation des trains PTB, des marchandises et des produits miniers.
Inquiets de la situation de l’entreprise, ils révèlent qu’aujourd’hui, Transrail fonctionne avec 6 machines qui ont des pointes de vitesse maximale de 60 à 80 km/h, mais ne dépassent plus 20 km/h. Si, on y ajoute le licenciement de 271 travailleurs, dont celui des 129 qui est effectif, et le manque d’entretien de la voie et d’investissements, il est évident que les Thiessois risquent d’assister à l’arrêt de Transrail. Selon Mame Mbaye Tounkara, toutes ces difficultés ne sont que la conséquence du retard dans la mise en œuvre du Schéma institutionnel. Pour couronner le tout, la mise en place d’un programme d’extrême urgence, avec l’octroi d’un fonds de 5 milliards F CFA, sous la supervision d’un comité de cogestion pour éviter le pire à Transrail, est tombée à l’eau, lors de la dernière rencontre au Mali.
Au moment où les impairs s’accumulent, le représentant de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal/Force du Changement (CNTS/FC) craint que le délai de juin 2015, prévu par les deux Etats membres (Sénégal-Mali) pour parachever le schéma institutionnel, soit repoussé. Il fustige un manque de volonté dans l’affaire Transrail qui, à ses yeux, représente un patrimoine national. Selon M. Tounkara, ils n’accepteront pas d’assister les bras croisés à la mise à mort de ce fleuron national. Aussi, dit-il, le Plan Sénégal Emergent (Pse) ne peut pas prospérer sans une paix sociale. «On ne peut pas accepter que 271 travailleurs soient licenciés abusivement et que le code du travail soit violé », tonne-t-il.
Les cheminots se disent prêts à se battre jusqu’à l’obtention d’une solution heureuse et pérenne. Car, selon eux, Thiès n’est rien sans les chemins de fer.