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Diourbel - Arrêtés et déférés au parquet pour débauche: Le procureur de la République relaxe les 37 mineurs
Publié le mercredi 17 juin 2015  |  Sud Quotidien
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© Autre presse
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Les 37 jeunes, dont 11 garçons et 26 filles dont la tranche d’âge varie entre 12 à 16 ans, ont été libérés hier, lundi 15 juin, par le Procureur de la république près le Tribunal régional de Diourbel. ces mineurs arrêtés par la police à l’occasion d’une soirée de «Bombass» et de ViP sont libres après leur audience en présence de leurs parents. Le maitre des pours uites judiciaires a sermoné ces enfants avant de les relaxer.

Le Procureur de la république près le Tribunal régional de Diourbel a relaxé les 37 mineurs arrêtés par la police. Ils avaient pris part à la soirée dansante appelée bombasse ou VIP au cours de laquelle ces jeunes s’adonnent à une danse obscène du même nom (bombasse). Après leur audition par la police, ils ont été déférés au parquet où ils ont été sermonnés par le maitre des poursuites en présence de leur parent. Ces jeunes filles et garçons avaient du mal à quitter les locaux du tribunal à cause de la foule d’élèves, de parents ou de curieux qui ont pris d’assaut, dés les premières heures de la matinée, l’institution judiciaire.

Un important dispositif de sécurité avait été déployé au niveau du commissariat ainsi qu’au niveau du tribunal. Un cordon de sécurité avait été déployé pour veiller au grain, car lors de leur arrestation, ils avaient même caillassé le nouveau car de la police. Ainsi ces jeunes qui avaient pour la plupart déclaré à leurs parents qu’ils
devraient prendre part à des «thiants» (cérémonies religieuses) se sont retrouvés dans une soirée dansante qui s’est terminé au tribunal.

LE MAIRE DE DIOURBEL PLAIDE POUR QUE DE PAREILLE CHOSE NE SE PRODUISE PLUS

Le scandale qui a secoué la ville avec l’arrestation de ces jeunes n’a pas laissé indifférent le maire de la commune de Diourbel. Malick Fall qui était présent à l’audience a regretté l’image négative véhiculée, à travers cette affaire, dans la presse. Selon lui, la ville religieuse de Diourbel mérite plus que le sort qui lui est réservé. «Tout ce qui s’est passé dans cette affaire est déplorable et inacceptable. En tant que maire, tout ce qui se passe dans cette commune de Diourbel me concerne dans la mesure où notre ville représente quelque chose au plan religieux.
C’est à ce titre que notre ville doit servir d’exemple», a-t-il martelé. C’est pourquoi, il attire l’attention de l’opinion nationale et internationale pour que pareille chose ne se répète plus. «Nous allons prendre toutes les dispositions en vigueur et, conformément à la loi, avec le Préfet, pour ne plus autoriser les soirées dansantes concernant surtout des mineurs ou d’autres personnes ayant les mêmes objectifs visant à tenir l’image de notre ville. Elle est une référence au plan religieux car Cheikh Ahmadou Bamba y a séjourné pendant 15 ans et à prié durant tout ce temps pour cette ville. Je n’accepterai jamais que quiconque essaie de ternir cette image.
Ils seront traqués partout ou besoin sera. Ils seront traqués devant la justice conformément aux dispositions réglementaires la loi».

Malick Fall interpelle en «grande partie les parents, les éducateurs, les chefs religieux et surtout les jeunes à prendre leurs responsabilités pour que pareille chose ne se répète plus». Et de relever que «ces enfants sont la plupart des orphelins. On m’interpelle de partout, on va prendre toute les dispositions nécessaires. Heureusement, ce sont des mineurs âgés de 12 à 14 ans. S’ils étaient des majeurs, ils allaient être traduits devant la barre», a-t-il précié.

LES RELIGIEUX TRES CHOQUÉS

Les religieux se disent très choqués par cette affaire. El Hadji Ousmane Gassama, chef religieux, par ailleurs enseignant arabe au niveau de l’école élémentaire d’Algor Dioum accuse les parents d’être les principaux responsables. «Dieu nous a demandé de veiller sur notre progéniture car nous serons interpellé demain par le Tout Puissant (Swt) sur les actes de nos enfants», a-t-il rappelé. El Hadji Ousmane Gassama demandent aux parents d’éduquer leurs progénitures. «On ne peut pas pratiquer seulement la religion et oublier sa famille. Nous encourageons la justice à faire son travail». Aboubacar Sow, un autre enseignant arabe en service d’emboucher la même trompète: «nous dénonçons avec la dernière énergie ces genres de pratiques. Le manque d’éducation et la démission des parents sont à l’origine de la perte des valeurs. Il faut restreindre les libertés des enfants. Il ne faut pas négliger l’éducation des enfants. Les sites internet sont également la source, il faut que les autorités sévissent ».

SELON DES PARENTS: «CE QUI S’EST PASSÉ EST VRAIMENT HONTEUX MAIS»

A. F. une parente venue aux chevets de sa fille déclare: «ce qui s’est passé est vraiment honteux mais nous pensons que c’est la volonté divine. C’est un destin qu’on ne peut pas éviter. Partant de ce qu’ils ont entendus à l’audience de ce matin,
nous pensons qu’ils ne vont plus le répéter. On les a sermonnés. Nous sommes prêts à tout faire pour que de pareilles choses ne se reproduisent plus. C’est une leçon bien sue par les enfants. En ce qui concerne mon enfant, je pense qu’il ne le répétera plus».

TEAM VIP FASHION CLUB OU TEAM 808 - BOMBASSE A LA MODE

Omar Faye, un jeune de la ville de Diourbel renseigne que ce genre de soirées dansantes sont organisées souvent pour animer la ville. «Nous organisons ce genres de manifestations pour animer la ville. Ces soirées nous permettent d’occuper les jeunes pour leur permettre de tourner le dos à la drogue parce qu’il n’y a pas un endroit pour se divertir. Il y a plusieurs groupes qui organisent ces différentes soirées. On a le team VIP Fashion Club ou le team 808».

A en croire Omar Faye, la dernière soirée ayant occasionné cette arrestation avait été organisée par VIP Fashion Club dont le slogan est «no drinking, no smoking.» «On vend des salons entre 30.000 et 50.000 F Cfa. On ne peut pas dire que ce sont des lieux de débauche car c’est une concurrence entre jeunes qui se cotisent pour se rivaliser. Mais on ne peut pas interdire les tenues indécentes dans les soirées ou les danses obscènes car ceux qui organisent ne sont ceux là qui s’adonnent à ses danses. Pour cette soirée, des dispositions avaient été prises telles que l’interdiction de l’usage de l’alcool, mais nous ne pouvons pas les interdire de porter des tenus de soirées. On ne peut sélectionner les jeunes car parmi eux il y a ceux qui sont précoces».
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