La sortie victorieuse des « Lions » du football samedi dernier contre le Burundi a été saluée comme il le faut un peu partout à travers le pays. En dehors du volet sportif, qui fait que la sélection du nouveau coach, Aliou Cissé, est première de sa poule de qualification après la première journée, il y a que cette performance, couplée à celle de l’équipe nationale junior qualifiée pour la demi-finale de la coupe du monde en Nouvelle-Zélande, a mis du baume au cœur des Sénégalais et fait retomber une tension palpable ces derniers jours.
Eh bien ! Figurez-vous que cette belle communion a failli ne pas avoir lieu. Pire, on a échappé de peu à un scandale aux conséquences insoupçonnées. La RTS a été contrainte de passer à la caisse avant de pouvoir diffuser le match en direct samedi dernier car la fédération sénégalaise de football avait tout simplement décidé de faire appliquer le règlement de la Caf.
En effet, depuis quelque temps, la Confédération africaine de football a remis de l’ordre dans la gestion des droits télé de ses matchs. Seules les fédérations subissaient toutes sortes de pression pour laisser les chaînes publiques diffuser à leur guise, car très souvent il s’agissait de questions sensibles. Mais l’amitié du cheval et du cavalier fait souvent se cabrer le premier. C’est ainsi que les autorités fédérales, instruites par la Caf, ont décidé cette fois-ci de faire appliquer le règlement d’autant qu’un conflit d’intérêts patent était apparu. La RTS déroulait son propre programme d’annonces publicitaires, souvent en contradiction avec celui de la Caf.
Or, les droits de retransmission télé sont la principale source de revenus dans le football. Les fédéraux ont campé sur leur position de ne pas permettre le travail de la RTS, ce qui signifiait écran noir pour les millions de férus de ballon rond qui suivent les « Lions ».Mis au courant de la situation, le président Macky Sall, depuis l’Afrique du sud où il se trouvait pour les besoins du sommet del’Ua, a pris son téléphone pour appeler les responsables de la fédération pour leur demander de lâcher du lest. Ce qui a été fait. Naturellement, « EnQuête » a tout fait pour joindre les responsables de la RTS, en particulier son directeur général, pour connaître les raisons du non-apurement de la dette qu’elle doit à la Caf, via la Fsf. Nos colonnes lui restent ouvertes.