Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique de la micro-finance, l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, a fait mieux que l’actuel président de la République, Macky Sall. De l’avis de Mansour Ndiaye, secrétaire général du parti Doolel Yakaar, non moins expert en micro-finance, aujourd’hui les crédits sont octroyés gratuitement, sans aucun fondement. Parlant par ailleurs de la coalition Benno Bokk Yakaar, à laquelle Doolel Yakaar est membre, M. Ndiaye a estimé que c’est une mascarade politique.
«Je suis désolé de le dire, mais j’ai comme l’impression, qu’en matière de micro-finance, Wade avait fait mieux que notre joker avec lequel on s’est battu pour faire partir ce régime. Mais aujourd’hui, la micro-finance ne trouve pas sa place dans cela». Ces propos sont de Mansour Ndiaye, secrétaire général du parti Doolel Yakaar, non moins expert en micro-finance, invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm du dimanche 14 juin dernier. En effet, selon l’invité d’El Hadj Baye Omar Gueye, c’est sous le régime de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, que la micro-fiance a été portée comme un département ministériel. Mieux, l’expert en micro-fiance estime qu’à l’époque, non seulement il y avait une politique sectorielle, mais aussi l’ancien directeur de la micro-finance avait eu à coordonner et à mobiliser les bailleurs autour de cette politique.
Hélas, se désole-t-il, «je pense qu’aujourd’hui, il manque cette volonté de faire de la micro-finance un outil pour toucher les populations les plus pauvres». «J’avoue que je suis un peu déçus sur comment on a abordé ce virage en laissant en rade la micro-finance», s’est-t-il affligé.
Pour cause, le secrétaire général de Doolel Yakaar indique que «80% de l’offre de micro-finance est concentrée entre Dakar et Thiès. Le reste, il y a un désert bancaire un peu partout. Il n’y a pas de service bancaire à l’intérieur du pays». Dans sa diatribe contre la politique de la micro-finance du gouvernement de Macky Sall, M. Ndiaye a fustigé le mode d’octroi des crédits aux populations. A l’en croire, les allocations des crédits se font sans aucun fondements. Pour lui, l’Etat ne doit pas se transformer en agent de crédit du moment où il y a des institutions pour le faire. Pour ce faire, il a jugé nécessaire d’avoir des comités de crédits, composés des gens qui ont tous les critères de la localité, pour pouvoir délibérer sur les dossiers de crédit.
Revenant sur le différend entre les magistrats de la Cour des comptes et le ministre de la micro-fiance, Mansour Ndiaye estime qu’il est important d’avoir des voies de recours, et des mécanismes de prévention, dans la mesure où «quand on met cette distribution d’argent en collusion avec cette période électorale, ça devient autre chose».
A l’en croire, il était normal que la Cour des comptes veuille fouiner dans ledit ministère, car «plusieurs voix se sont élevées pour dire attention. Cette distribution d’argent, ça ne marche pas». Et de poursuivre, «il ne faut pas attendre que les carottes soient cuites».
«Benno est une mascarade politique»
Dans un tout autre registre, à savoir la coalition Benno Bokk Yakaar, dans laquelle le parti Doolel Yakaar est membre, Mansour Ndiaye trouve qu’il y a un profond malaise au sein de cette entité. Pour M. Ndiaye, «Benno est une mascarade politique. En tant qu’acteurs politiques, nous n’allons pas nous laisser endormir». A l’en croire, tout ce qui a été dit au King Fahd Palace, par les 10 ministres, qui ont défilé pour présenter les politiques publiques de l’Etat, est tombé dans l’oreille d’un sourd. Pour cause, explique-t-il, «nous sommes déçus qu’après 6 ou 7 mois que cette grosse machine (structuration de Bby) ne fonctionne pas». Cela, dans la mesure où tout a été stoppé par le chef de l’Etat, afin de voir un peu plus clair sur ceux qui sont avec lui et ceux qui sont contre lui, a-t-il informé.