Les constitutionnalistes Babacar Guèye et Pape Demba Sy ont appelé, samedi, lors d’une rencontre organisée à Dakar par le Consensus citoyen pour la République (Ccr), le Président Macky Sall à respecter son engagement de réduire son mandat de sept à cinq ans. Selon eux, cette réduction, qui concerne le mandat en cours, doit passer par voie référendaire.
Babacar Guèye et Pape Demba Sy votent pour la réduction du mandat du président de la République de sept à cinq ans. Le samedi dernier, à l’occasion d’une rencontre organisée à Dakar par le Consensus citoyen pour la République (Ccr) du journaliste Abdoulaye Fofana Seck, les deux constitutionnalistes ont insisté pour que le chef de l’Etat, Macky Sall, respecte sa parole, c’est-à-dire celle de réduire son mandat. Selon Babacar Guèye, le mandat du président de la République ne peut être révisé que par voie référendaire. «Aujourd’hui, le problème qui se pose, c’est celui de la rétroactivité. Est-ce que la loi qui va être adoptée par référendum aura un effet rétroactif ou pas ? En matière constitutionnelle, vous pouvez parfaitement donner un effet rétroactif à une loi que vous votez. Et cette révision doit l’avoir parce que le président de la République avait dit : «je m’engage.» Il l’a dit avant d’être élu, il l’a réaffirmé au lendemain sur le perron de l’Elysée», a rappelé M. Guèye, avant de faire savoir que c’est un engagement extraordinaire qu’il n’a jamais vu dans le monde. Aux yeux du constitutionnaliste, l’actuel mandat du chef de l’Etat est concerné par la réduction. Fort de ce constat, Babacar Guèye détaille : «Son mandat (le Président, Ndrl), c’est celui-ci qui est en cours. La diminution du mandat à cinq ans ne peut, en aucun cas, concerner uniquement le prochain mandat parce qu’il n’est pas encore élu.» Le professeur Pape Demba Sy est, quant à lui, catégorique sur cette question. Sans détour, il a laissé entendre : «Il faut que le président de la République respecte sa parole de réduire son mandat. «Moko sombi, nako nane» (qu’il assume sa promesse). Il ne faut pas qu’on lui trouve des excuses. Maintenant, après 2017, on va discuter sur la stabilisation du mandat.»