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Face-à-face ambulants-mairie et policiers : Samedi de feu à Petersen
Publié le mardi 16 juin 2015  |  Le Quotidien
Les
© aDakar.com par DF
Les marchands ambulants manifestent conte le Maire de Dakar
Les marchands ambulants de Dakar ont manifesté, le jeudi 5 février, leur colère au cours d`une marche. Ces vendeurs à la sauvette ne comprennent pas la volonté du maire de dakar Khalifa Sall de vouloir les déguerpir du centre ville de la capitale sénégalaise.




Samedi. La gare Petersen était sens dessus-dessous. Les marchands ambulants, victimes d’incendie, accusent le maire de Dakar-Plateau qui nie tout.

Que reste-t-il lorsqu’ on a tout perdu ? L’insulte. La révolte. Et la résignation. La commerçante en­chaîne insulte sur insulte. Si elle ne portait pas un grand boubou wax et un pagne multicolore, on pourrait la prendre pour un homme. «C’est un acte criminel. On va régler à notre façon avec le maire Alioune Ndoye», crie-t-elle. Elle est confuse et interloquée. Samedi, la mairie de Dakar Plateau avait décidé de déguerpir les tabliers qui ont transformé la gare Petersen en vaste espace centre commercial. Le maire Alioune Ndoye y a convoyé les bulldozers pour remettre de l’ordre dans ce bazar. Surpris par l’opération, les marchands ont réagi en lançant des pierres aux volontaires de la mairie qui de­vaient sécuriser l’opération. Les Forces de l’ordre sont appelées en renfort. C’est l’intifada.
Elle est prête à affronter la colonne de volontaires de la mairie de Dakar et du Gmi. Pagne bien serré, visage tiré, bouche puant d’insanités, la dame est inconsolable. Elle aurait perdu son stock de bijoux évalué à 700 mille F Cfa. En se levant le jour du samedi, cette commerçante devait rejoindre le bazar de Petersen où elle tient une cantine. «Tout est parti en fumée. C’est la mairie qui a ruiné nos cantines. Dans quel pays sommes-nous ? Comment peut-il nous priver de notre gagne-pain à quel­ques jours du Ramadan», s’interroge une autre dame. Elle fouille les débris pour essayer de retrouver quelque chose qui a encore de la valeur. Peine perdue : tout est réduit en cendre.
Les yeux n’auront aucun plaisir à immortaliser les images de Peter­sen : cantines calcinées. Larmes de désolation. Cris de colère. En cette matinée du samedi, les marchands du marché Petersen sont inconsolables. Les années d’efforts sont réduites en poussière après un incendie qui a ravagé ce souk implanté au cœur du Centre-ville. Le décor ressemble à un après-guerre. Les commerçants ramassent les produits éparpillés autour du périmètre de sécurité tracé par la police. Ils ne soucient pas de l’odeur du brûlé qui infeste l’atmosphère. Prostrés dans leur chagrin, les victimes composées de Sénégalais et de Chinois essaient de trouver une explication à cette tragédie. «Je ne comprends pas. Pourquoi une mairie peut incendier volontairement les biens des gens. On nous aurait avertis, on aurait pris nos responsabilités. Nos recettes, nos produits sont partis en fumée» pleure une dame. Ce samedi, elles étaient vraiment au front pour dénoncer «l’attitude» de la mairie. «C’est un acte criminel. On verra ce que cela va lui apporter dans sa vie. J’ai perdu plus de 800 mille F Cfa dans cet incendie. Comment vais-je faire pour me relever de cette situation. C’est impossible», avance une autre vendeuse. Fataliste. Impuis­sante. Elle s’agite au milieu d’une assistance consternée. Sonnée. Passablement agacés, les tabliers ont rejoint la circulation pour casser les vitres des bus de Dakar Dem Dikk. C’est la conséquence d’une colère non contenue. «Et on va remettre ça lundi (aujourd’hui)», promettent-ils. Et pourquoi ? «On va laver l’affront»... Désespérant !
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