L'architecte sénégalais, Pierre Goudiaby Atépa, a plaidé, lundi à Dakar, pour le retour des conseils nationaux d'urbanisme, en vue de corriger l'anarchie notée dans l'urbanisation et la construction au Sénégal.
"Il faut restaurer les Conseils nationaux d'urbanisme. Senghor (Léopold Sédar, ancien président du Sénégal, de 1960 à 1981) en tenait au minimum deux fois par an. Le premier architecte du pays, c'est le chef de l'Etat. Au Sénégal, il y a beaucoup d'anarchie dans les constructions et l'urbanisation parce qu'on implique pas les architectes", a plaidé M. Goudiaby.
Il s'exprimait à l'occasion d'une journée de partage entre l'Ordre des architectes du Sénégal (ODAS) et les élus locaux, organisée dans le cadre des journées nationales de l'ODAS qui portent sur le thème :"Les architectes au service de la collectivité pour un Sénégal émergent".
Selon Pierre Goudiaby Atépa, l'architecture est d'intérêt public et toute demande d'autorisation de construire doit être instruite par un architecte inscrit à l'ordre. "A Dakar, les affiches publicitaires sont en train de transformer le visage de notre capitale. Et chaque architecte doit tirer sur la sonnette d'alarme", a encore dit l'architecte.
Se prononçant sur la formation des architectes, il a estimé qu'il est urgent que l'école d'architecture de Dakar puisse revenir au devant de la scène africaine car "le Sénégal ne peut pas rester sans une école d'architecture".
Son collègue, Jean Charles Tall, a pour sa part relevé que certaines régions du Sénégal, dont Tambacounda et Kédougou (est) n'ont pas d'architectes et que seules cinq collectivités parmi les plus de 500 que compte le Sénégal disposent d'architectes, tout comme l'administration centrale qui n'a que neuf architectes.
"D'un côté, nous avons une architecture savante, une commande valorisée et d'exception, de l'autre un paysage urbain affligeant de quartiers et de lotissements sans âme, sans verdure, peuplés de maisons sans esprit. Dans cet immense désordre, l'ordre des architectes du Sénégal s'inscrit dans la démarche de rapprocher l'architecte du grand public qui a toujours gardé une vision approximative voire brouillée du métier d'architecte", a soutenu le président de l'ODAS, Fodé Diop.
TE/cat/APA