Le député Alassane Ndoye a passé la nuit du jeudi en garde à vue au Commissariat central de Saint-Louis pour avoir voulu bloquer le fonctionnement de la Gare routière de la ville. Libéré, il dénonce cette arrestation qui viole ses droits syndicaux et son immunité parlementaire.
Le secrétaire général du Syndicat national des transports routiers, Alassane Ndoye, député à l’Assem-blée nationale, a passé la nuit du jeudi en garde à vue au Commissariat central de Saint-Louis. Mais, il a été libéré dans la matinée du vendredi. Motifs ? Son arrestation fait suite à des affrontements entre des membres du camp de Birane Seck, élu président du Regroupement régional des transporteurs de Saint-Louis d’une part et les éléments du Gmi et des partisans de Vieux Alioune Mbodj qui a perdu les élections en février dernier.
Dans la journée du jeudi, Alassane Ndoye, secrétaire général du Syndicat de transporteurs, a décidé de suspendre les activités de la Gare routière de Saint-Louis pour installer Birane Seck à la tête du Regroupement régional de transporteurs à défaut de mettre en place une structure provisoire. Venu superviser les élections, Alassane Ndoye avait reconnu la victoire de Birane Seck sur son éternel rival Vieux Alioune Mbodj, président sortant qui a saisi la justice pour annuler l’élection pour fraude. Après plusieurs renvois du Tribunal, M. Ndoye avait demandé à ses partisans de taire leurs querelles sur la demande du gouverneur qui lui avait suggéré d’attendre la date du 20 avril, jour du délibéré avant de prendre toute décision. Jusqu’à présent, l’affaire est toujours pendante devant la justice. Le statu quo a permis au président sortant de continuer à exercer librement ses fonctions.
Cette situation a excédé Alassane Ndoye et les partisans de Birane Seck qui ont voulu suspendre toutes les activités de la Gare routière dans l’après-midi du jeudi pour dénoncer la passivité des autorités. Mais, ils feront face à l’intransigeance des éléments du Gmi. Convoqué au téléphone par le Commissaire central vers les coups de 20H 30 jeudi, Alassane Ndoye a été placé en garde à vue en compagnie de cinq chauffeurs.
Libéré hier, Alassane Ndoye a dénoncé son arrestation et la violation de son immunité parlementaire. «Je suis un syndicaliste mais je suis aussi une autorité parce que je suis député à l’Assemblée nationale et maire d’une commune. En plus, je n’ai jamais voulu troubler l’ordre public dans la vieille ville», dit-il. Choqué, il a dénoncé les conditions dans lesquelles il a été détenu. «J’ai été détenu dans la grille de la police au milieu des urines comme un vulgaire bandit. Comment peut-on traiter un député de surcroit vice-président de la Commission des transports de cette manière», s’interroge-t-il. Sans fléchir, il demande à ses partisans de garder leur calme. «Je demande à tous les transporteurs d’aller continuer leur travail. De notre côté nous allons poursuivre la procédure», poursuit Alassane Ndoye qui accuse les autorités régionales d’être à l’origine de cette situation.