Les associations des consommateurs déplorent la communication de la Senelec dans la crise énergétique actuelle. Elles demandent à l’Etat de prendre la question en charge.
Une troisième rencontre d’échanges sur la situation du secteur de l’énergie a eu lieu hier, entre le ministère de tutelle et les associations de défense des consommateurs. La rencontre a très vite tourné au procès de la Senelec, attaquée sur sa communication. Les consuméristes déplorent les lacunes dans les explications et détails fournis pour éclairer les Sénégalais par rapport aux coupures récurrentes.
Le président des imams de Guédiawaye a été le premier à donner sa position sur la situation actuelle. ‘’La Senelec doit satisfaire les besoins des consommateurs et nous n’avons pas senti une communication à la hauteur. Pas plus tard qu’hier, dans la banlieue, il y a eu coupure toute la journée et nous n’avons pas eu d’explication par rapport à cela’’. Selon l’imam, la tension exige que la Senelec s’adresse à la population pour expliquer ce qui se passe. ‘’Il est temps que l’on nous dise ce qui se passe en réalité’’, dit-il. Momar Ndao, président de l’association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN), fait le même constat : ‘’La Senelec explique de façon maladroite jusqu’à présent ce qui se passe’’. Il propose une approche communicationnelle qui permette aux Sénégalais de mesurer les efforts de la société d’électricité.
Momar Ndao en appelle donc à la responsabilité de l’Etat. ‘’Compte tenu de l’impact de la mauvaise communication de la société d’électricité, le gouvernement doit prendre en charge toute la problématique liée à la fourniture de l’électricité de l’eau, pour que l’on puisse savoir là où on va’’, dit-il. Le secrétaire général de l’association de défense des intérêts communs des consommateurs (ASDIC), Djibril Ndiaye, très remonté, demande à la SENELEC de respecter les consommateurs. ‘’Nous ne pouvons pas accepter que ces genres de situation perdurent. Ils ont en charge un secteur sensible et doivent être en mesure de connaître effectivement le secteur qu’ils gèrent’’, dit-il. Il demande au gouvernement de prendre en charge la communication de la SENELEC. Djibril Ndiaye estime par ailleurs que le président Macky Sall risque de vivre le même sort que son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, emporté par les coupures.
A la suite des consuméristes, le représentant du directeur général de la Senelec, Ibrahima Diop, a déclaré qu’ils prennent bonne note des suggestions. Par rapport à la communication, il a avancé que les équipes de la Senelec font leur travail et, qu’en tant que techniciens, ils ne peuvent pas donner les détails sur les pannes qui existent. Le ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables, Maïmouna Ndoye Seck, s’est elle voulue rassurante. ‘’Nous disons aux populations que ces problèmes sont d’origine conjoncturelle et que toutes les dispositions sont en train d’être prises, en relation avec la Senelec, pour mettre fin à ces perturbations’’, a-t-elle annoncé. Concernant la remarque du représentant de l’ASDIC, le ministre a répliqué que ces coupures ne peuvent nullement faire partir Macky Sall.