La migration, qui est devenue au Sénégal une question d’intérêt stratégique pour les populations, doit être intégrée dans la jurisprudence des droits de l’homme, a soutenu, mercredi à Dakar, Inge Herbert, directrice de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté.
‘’La question de la migration devient de plus en plus complexe dans un contexte de mondialisation et de la globalisation de l’économie, la dégradation des conditions économiques, les guerres et les violences en Afrique qui constituent aussi des facteurs déterminants’’, selon Mme Herbert.
Elle s’exprimait au cours d’un forum sur ‘’Enjeux des migrations irrégulières’’, organisé en partenariat avec le Réseau africain pour la gouvernance des migrations (RAGM).
''Il est question de contribuer à l’élaboration des normes et d’un cadre politique de gestion de la migration, respectant les droits humains conformément aux normes internationales. L’enjeu consiste à intégrer la migration dans la jurisprudence des droits de l’homme’’, a-t-elle dit.
''La migration irrégulière a des conséquences négatives sur le droit humain avant de relever que les populations ouest africaines sont les plus mobiles au monde. Le Sénégal est en pole position avec de fortes dynamiques migratoires’’, a-t-elle indiqué.
Conscient de l’enjeu des migrations et de leur impact économique social et culturel, le RAGM, conjointement avec la Fondation, ''a voulu affirmer sa volonté de mener une réflexion sur les enjeux des migrations en Afrique'', a-t-elle indiqué.
''En posant ce débat, selon elle, ces initiateurs ont créé un lieu d’échanges, de dialogue et de réflexion sur la définition de politiques migratoires cohérentes, efficientes, durables et qui répondent aux défis du développement économique et social des pays d’origine''.
D’après la directrice de la Fondation Friedrich Naumann, les acteurs doivent s’engager à mener des réflexions profondes en vue de formuler de fortes recommandations aux gouvernements concernés.
''Il s’agit aussi, de sensibiliser les candidats au départ, sur les risques de la migration à tout prix et à la possibilité de contribuer au développement de leur pays d’origine'', a-t-elle encore dit.
‘’Nous pensons qu’il faut élargir le cercle de réflexion dans ce domaine à d’autres acteurs qui pourraient proposer une orientation stratégique facilitant ainsi la mise en place de politiques de migrations’’, a estimé Mme Herbert.
''Pour maximiser les avantages économiques et répondre à la recrudescence et la xénophobie, les pays d’accueil appelés les terres d’emplois, doivent élaborer des politiques de migration favorisant seulement, la main d’œuvre qualifiée'', a souligné la directrice de la Fondation Inge Herbert.