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Rencontre Wade-Fada : échec et pugilat
Publié le mercredi 10 juin 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par MC
Le Pds choisit Karim Wade comme candidat à la présidentielle de 2017
Dakar, le 21 mars 2015 - La Parti Démocratique Sénégalais s`est réuni en congrès et a choisi son candidat à la prochaine présidentielle de 2012. Les délégués ont désigné Karim Wade, fils de l`ancien président Abdoulaye Wade.




C’est au rez-de-chaussée de sa résidence de Fann que Abdoulaye Wade a accueilli Modou Diagne Fada et ses camarades signataires du mémorandum pour la refondation du Pds. Le pire a été évité. Néanmoins, le secrétaire du Pds et ses hôtes ne parlent pas du tout le même langage par rapport à la date du congrès pour renouveler la direction de leur parti.

La «fratrie» libérale s’est déchirée. Des témoins indiquent que le libéral Cheikh Ndongo, premier adjoint au maire de Guédiawaye a été malmené par les gardes du corps de Wade. «C’est un vieux de près de 60 ans qui est l’un des rares responsables du parti à s’être distingué aux Locales. Un proche de Wade l’a empoigné devant tout le monde et a voulu l’évacuer de la salle», rapporte-t-on. C’est surtout Farba Senghor qui a soufflé sous les braises en s’en prenant à Modou Diagne Fada. «Vous êtes en train de tricher», a-t-il répété sous les caméras. Son interlocuteur s’est levé pour le pointer du doigt en lui apportant la réplique. Et le désordre s’impose dans le salon de Abdoulaye Wade qui recevait les signataires du mémorandum pour la refondation du Pds. Des propos déplacés accompagnent les bousculades. Le secrétaire général du parti a été retiré de son siège par ses gardes. Idem pour son hôte et non moins président du groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates. Les échanges ont eu lieu dans un climat tendu. C’est leur mentor qui ouvre les hostilités en assimilant Ma Anta Mbow, un signataire du mémorandum, de «menteur». Wade fait ainsi allusion à une de ses sorties dans une chaîne de télévision où il a déclaré l’en avoir informé au préalable. Se sentant attaqué, M. Mbow a tenu à répondre lorsque l’ex-Président décide de donner la parole «à qui veut la prendre».

«Après la Présidentielle, vous allez choisir un nouveau secrétaire général»
Auparavant, il est revenu sur la date du congrès que les frondeurs veulent bien avant les élections de 2017. Abdoulaye Wade a proposé une date à retenir après la victoire électorale. «Les partis de Gauche ont créé une fédération. Moi, je propose une fédération des partis libéraux et démocratiques. Nous allons gagner les élections. Après l’élection présidentielle, vous allez choisir un nouveau secrétaire général», a-t-il promis. Par ailleurs, le patron du Pds a exprimé un sentiment mitigé par rapport aux stratégies que Fada et ses camarades sont en train de mettre en œuvre pour le pousser à encourager le débat sur sa succession et la révision des textes du parti. Il dit : «Votre démarche est une très bonne chose. C’est pour améliorer les choses. Mais elle pèche par le fait que vous n’avez pas commencé à m’en parler. Si vous avez des réclamations, il faut les faire ici. Mais qu’est-ce que vous allez faire dehors ?» Me Madické Niang est le premier à prendre le micro pour inviter les uns et les autres au «dépassement», relevant que les deux parties veulent tous «la même chose».

«Nous voulons un congrès à un an des Législatives»
Le suivant, Ibra Diouf Niokhobaye, viendra mettre le feu aux poudres en s’adressant à Fada et ses camarades. Les deux «frères» évitent un accrochage. N’empêche que la tension monte si bien que Wade a été obligé de se lever pour crier dans le brouhaha en direction de Abdoulaye Mbaye Pékh qui tentait de retirer le micro des mains du syndicaliste afin d’appeler au calme. «Cette situation n’est pas nouvelle dans le parti. On l’a vécue en 1993 et en 1997. Qu’est-ce qui vous a poussés à tenir la conférence de presse ?», a demandé Ibra Diouf Niokhobaye. Puis, c’est au tour du chef de fil des frondeurs de prendre la parole pour rappeler ceci à son maître en politique. «Lors de vos vœux de Nouvel An, vous aviez annoncé la tenue du congrès pour le 8 août, mais des responsables du parti ont arrêté le processus. Macky Sall va fuir 2017 pour tenir la Présidentielle, mais nous voulons un congrès à un an des Législatives au moins. Ce qui nous permettra de gagner et d’imposer à Macky Sall une cohabitation. C’est important de faire cette réunion devant la presse. Cela prouve que notre parti est transparent. Mais si on veut régler le problème, ce n’est pas avec ce format. Créons un Comité qui va travailler pendant deux ou trois mois sur les problèmes relatifs aux textes…», a dit Fada. L’ancien ministre libéral peut maintenant répondre à Ibra Diouf Niokhobaye : «On a été attaqué à travers la presse. C’est le même format que nous avons choisi pour répondre. Nous avons quand même eu la courtoisie de vous (Wade) réserver la primeur de l’information en vous remettant notre mémorandum. Le débat est comment nous organiser pour gagner en 2017.» Et il engueulera Ibra Diouf Niokhobaye qui chuchotait à ses côtés : «Si l’on veut, on pose le débat dans la rue, car le Pds est un parti national qui prend des positions sur des questions nationales…» La discorde en a pris une autre ampleur.

Réplique de Wade à Fada
«Que ceux qui veulent s’en aller s’en aillent !»
Pendant que les voix sont à peine audibles du fait des rouspètes et échanges aigres-doux émanant des deux camps, Abdoulaye Wade a répliqué à Modou Diagne Fada qui a plaidé, au nom des signataires du mémorandum, un congrès un an après les élections de 2017. «Que ceux qui veulent s’en aller s’en aillent !», s’est-il répété dans une tonalité ferme. A noter que le secrétaire général du Pds était entouré par sa vieille garde, composée de Pape Samba Mboup, Cheikh Tidiane Sy, Oumar Sarr, Samuel Sarr, Farba Senghor, Abdoulaye Faye, entre autres caciques libéraux. Assise loin de son mentor, Awa Diop a demandé la parole en vain. Elle n’y est pas parvenue surtout à cause des muscles et les invectives qui ont fini par écourter la rencontre.
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