Des archivistes ont réaffirmé, mardi à Dakar, la nécessité d'une ''véritable politique nationale'' autour de leur métier ainsi que l’érection d’une maison des archives afin de ''mieux conserver l’héritage commun'' à l’ensemble des pays de l’Afrique occidentale française (AOF).
S’exprimant lors de la huitième édition de la journée internationale des archives, le professeur-archiviste, Mbaye Thiam, de l'Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) a estimé que la première problématique des archivistes est ''la définition d’une véritable politique nationale''.
''Il y a de bon professionnels, de bons leaders, un ensemble de connaissances et de savoirs et les archivistes soutiennent et demandent ardemment que l’on bâtisse une véritable politique, un projet pour accompagner les politiques mises en œuvre autour du Plan Sénégal émergent (PSE)'', a-t-il dit.
Selon lui, il ne peut y avoir de bonne gouvernance, telle que prônée dans le PSE, sans archives organisées. ''La problématique des archives interpellent, certes, les archivistes qui (…) souhaitent que les politiques les accompagnent (…) l’émergence de politique de développement articulée autour d’informations fiables, valides et pertinentes'', a-t-il ajouté.
M. Thiam a également souligné la nécessité d'ériger la maison des archives du Sénégal. ''C’est une demande forte de la profession (…), sinon l’héritage que la France nous a légué et l’héritage commun que nous supervisons au titre de l’ensemble des pays de l’AOF risque d’être perdu'', a-t-il soutenu.
Au de-là de l’érection d’une maison des archives, les professionnels du métier souhaitent aussi voir dans chaque région, département et collectivité locale une maison pour les archives ''pour la préservation, la prise en charge et la sauvegarde du patrimoine produit quotidiennement''.
La directrice des Archives du Sénégal, Fatoumata Cissé Diarra, qui a formulé la même demande, a sollicité également l’appui des autorités pour la recherche de ‘’financements pour la numérisation des collections et fonds anciens conservés aux archives nationales’’.
Le plaidoyer a porté aussi sur la poursuite du programme de recrutement spécial massif d’archivistes et de techniciens pour renforcer le personnel de la direction et la construction et l’équipement de services régionaux d’archives dans les 14 régions du Sénégal.
Le Secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, qui a pris part à la rencontre a renouvelé ''l’engagement'' de l’Etat du Sénégal de doter le pays d’une maison des Archives pour la conservation de la ‘’mémoire tout en offrant de meilleures conditions de travail aux archivistes’’.
La journée internationale des archives a été marquée par une exposition sur l'histoire du Sénégal de la pénétration à la domination française, les poste et télécommunications, l'histoire politique, institutionnelle et le Sénégal dans les deux guerres mondiales.
Un hommage a été rendu à Jean-François Maurel, archiviste-paléographe placé entre 1958 et 1976 à la tête des archives de l’Afrique-Occidentale française. C'est lui qui a réussi à convaincre, en 1959, les autorités françaises de ne pas rapatrier les archives en France. M. Maurel est décédé en mars 2015 en France.