Le respect des droits humains des groupes-clés et des personnes vivant avec le VIH Sida garantit l'efficacité des programmes de lutte contre le VIH/Sida, a soutenu, lundi à Dakar, le garde des Sceaux, ministre de la Justice.
"Il est démontré que le respect de la dignité humaine, de la vie privée, du consentement libre et éclairé des personnes vulnérables ainsi que la confidentialité des informations relatives à leur statut sérologique, sont des facteurs de réussite des programmes de lutte contre le Sida", a-t-il déclaré.
Le ministre de la Justice présidait l'ouverture officielle d'un atelier sur le VIH et la promotion des droits humains.
Les groupes-clés sont constitués des travailleuses du sexe (TS), les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (MSM) et les usagers de drogue injectables.
Selon Me Sidiki Kaba, "il devient dés lors un défi majeur de protéger les droits humains des populations-clés et des personnes vivant avec le VIH".
"Ces défis nous interpellent tous, experts médicaux, secteur privé et société civile", a-t-il ajouté.
De l'avis de Me Sidiki Kaba, "les effets de la stigmatisation et de la discrimination constituent sans nul doute un frein notoire à l'accès universel aux soins et à la prévention et constituent des barrières socioculturelles bien ancrées dans nos communautés qui entretiennent la vulnérabilité face à l'infection à VIH".
Il rappelle que c'est dans cette vision qu'il convent d'inscrire la Conférence des juristes sur le Vih et les droits au 21e siècle, organisé à Johannesburg en décembre 2009, la Consultation régionale sur les droits humains organisée à Dakar en 2011 et la Rencontre régionale des ministres de la Justice.
Ces différentes rencontres ont permis d'approfondir le dialogue sur le droit dans le contexte du Sida, selon le ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Au-delà du partenariat avec les acteurs stratégiques, il a souligné l'intérêt de la thématique qui regroupe tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le Sida.
"On a besoin de la voix des personnes qui publiquement témoignent de la réalité et de la tragédie de la maladie", a-t-il déclaré à l'endroit du Réseau des personnes vivant avec le VIH.
Il a relevé les efforts importants consentis par les acteurs et décideurs pour maintenir le taux de prévalence du VIH à 0,7% dans la population générale.
Mais il a signalé une prévalence "très élevée" avec 18,5% pour les travailleuses du sexe (TS), 17,5% pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (MSM) et 9,3% pour les usagers de drogue injectables.
Aussi de récentes études sur les droits humains ont-elles montré que le rejet du Vih/Sida continue de causer des désagréments aux personnes infectées et affectées et aussi à des personnes particulièrement vulnérables parce qu'exposées. Ces problèmes sont encore plus marqués chez les populations-clés.
Le président du Réseau des personnes vivant avec le Vih, Moustapha Dia, a de son côté invité l'Etat à aller au-delà de la gratuite des antirétroviraux (ARV), puisqu'il y a "énormément de soins coûteux comme les analyses, les soins des infections opportunistes et d'autres pathologies".
Cette rencontre de deux jours est organisée par le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), l'Association des juristes sénégalaises et le Centre de formation judiciaire (CFJ).