Une montagne de fumée, c’est ainsi que le professeur Samir Amin a qualifié le Programme Sénégal Émergent (Pse). Invité de l’émission Objection, aminée par le directeur générale de la Radio Sud Fm (privée), Baye Oumar Guèye, hier, dimanche 7 juin, l’un des membres fondateurs du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) a estimé que le PSE, à l’image de la plupart des programmes de développement déroulés en Afrique, ne favorisera jamais le Sénégal. Pour cause, selon lui, ce programme, dicté par la banque mondiale et le Fond monétaire international (Fmi) est tout simplement en décalage avec nos réalités.
«Le programme Sénégal Émergent (Pse), Gabon Émergent sont des programmes creux. Ils ne sont rien du tout pour le moment. Nous sommes au stade quasi zéro. C’est de la fumée ! On nous dit : vous êtes l’Afrique émergent alors que les problèmes sociaux fondamentaux s’approfondissent d’année en année», regrette le professeur Samir Amin. Non attirer l’attention sur le double jeu que mènent les institutions de Breton Wood en Afrique. «Méfiez-vous de la Banque Mondiale. Quand cette institution décerne un diplôme à quelqu’un, c’est qu’il ne mérite pas, c’est pour le flatter (…)».
Poursuivant son réquisitoire, le professeur Samir Amin, précisant que «les capitaux étrangers ne sont jamais venus développer l’Afrique mais plutôt pour la piller de ses ressources», a plaidé une rupture des liens entre l’Afrique et la Banque Mondiale ainsi que le Fmi.
Tout en préconisant le lancement des programmes souverains fondés sur la satisfaction des besoins de la grande majorité des populations africaines. «Il faut faire le pied de nez à la banque mondiale et le Fmi et engager l’Afrique dans les Projets souverains fondés sur la satisfaction des besoins de la grande majorité des populations». Comme projets souverains, il a cité entre autres, la reconstruction du système moyen productif national qui va favoriser le renouveau de l’agriculture paysanne familiale. La mise en place de programmes industriels et des processus de réorganisation de l’agriculture familiale paysanne avec un volet soutien mutuellement dans l’exécution des projets à l’échelle africaine.