On ne sait pas par quel artifice, mais ça bouge dans le secteur bancaire. Malgré les bilans négatifs de certaines grandes banques à la réputation bien assise à l’image de la Société générale des banques au Sénégal (SGBS), malgré les critiques souvent émises de la fragilité du tissu économique et un paysage bancaire presque saturé, les banques étrangères se bousculent plus que jamais au Sénégal. Après la Banque de Dakar (BDK) dans laquelle le frère du Président, Aliou Sall et l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck sont des administrateurs, on cite le nom de deux autres banques qui doivent arriver d’Europe. Parmi elles, une banque polonaise…
En attendant, zoom sur la Banque de Dakar ; Mamadou Seck, le Président du Conseil d’administration (PCA) de la Banque de Dakar (BDK) et Aliou Sall sont-ils juste là pour amuser la galerie ? Cela se dit bien, dans les milieux informés de Dakar où l’on croit savoir que plus la banque va s’implanter, plus elle va se libérer de certaines ‘’contraintes’’. Selon des sources dignes de foi, la présence de Mamadou Seck dans le business serait liée au fait que c’est Ousmane Joseph Diop, actionnaire, qui l’aurait propulsé, à ce niveau, pour qu’il y soit ses yeux et oreilles… Globalement, il faut savoir que les Espagnols qui s’installent à Dakar se servent du paravent sénégalais pour pénétrer le plus profondément possible le marché. Et peut-être qu’après, ils pourront larguer les amarres, après avoir bien consolidé la base. Pour le moment, ils ne viennent pas les mains vides. Ils n'ont eu besoin que de six mois pour avoir les deux pieds dans le marché financier sénégalais.
Le promoteur principal, l'espagnol Alberto Cortina, aurait une fortune estimée à plus de 1,5 milliard de dollars, selon le magazine Forbes. Alberto Cortina posséderait jusqu'à 78% de la BDK à côté du Burkinabé Idrissa Nassa du groupe Coris qui détient 20% du capital. Le reste est détenu par des Sénégalais du Groupe Prestige d'Ousmane Joseph Diop selon Jeune Afrique, dans sa dernière livraison. Avec d'autres gros bonnets comme le Français Bernard Kouchner ou le banquier Jean-Luc Konan, la BDK va officiellement se lancer à partir d'un capital de 16 milliards de francs CFA.
Mais en réalité, le montant de l’investissement confirmé de sources dignes de foi va être plus important que celui annoncé. La banque compte en effet injecter beaucoup plus, environ 200 milliards Cfa entre l’axe Dakar-Abidjan. Et si les dieux sont cléments, cela veut dire en langage bancaire, si la place dakaroise est rentable, les Espagnols pourraient bien aller plus loin. Le but est de rafler autant que faire se peut les services financiers des Trésors nationaux, entreprises, institutions financières, institutionnels et personnes physiques bien cotées sur les places financières africaines.
Une place à prix d’or
En fait, ceux qui sont derrière cette banque n’ont fait que déplacer des fonds gardés dans des paradis fiscaux en Europe sans du reste faire des intérêts, du fait que les dépôts n’y sont pas rémunérés en général ou très faiblement lorsque c’est le cas. En atteste le montage financier de la BDK. Le holding Dakar Financial Group (désormais BDK Financial Group), a été fondée, en mai 2014 au Luxembourg, avant de donner naissance au Groupe BDK, en novembre 2014 au Sénégal, selon les propres termes de son directeur général Vasco Duarte-Silva dans Jeune Afrique.
Riche de ce portefeuille fort dodu, ils comptent perturber l’ordre hiérarchique des banques, en jouant davantage sur le Corporate que sur les particuliers et en ciblant essentiellement une clientèle "haut de marché". Par exemple, BDK prendra une part significative des émissions de titres du Trésor du Sénégal et visera surtout les projets du Plan d'Actions Prioritaires du Plan Sénégal émergent (PSE).
Preuve qu’elle est bien ambitieuse, la nouvelle banque qui a pignon sur rue à la place de l’Indépendance, là où se trouvait la Société nationale de recouvrement, a solidement installé ses quartiers à deux jets de pierre de CBAO-Attijari et de la Société générale des banques au Sénégal (SGBS). Pour réussir cette prouesse, elle a dû casser la tirelire. Une opération transparente ? Attendons de voir.