La traite des personnes rapporte gros aux trafiquants. La Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (Cnltp), qui a présenté hier son rapport, appelle les autorités à continuer la lutte.
C’est un business lucratif. La traite des êtres humains rapporte, selon l’Office des Nations-Unies contre le crime et la drogue (Onudc), plus 19 000 milliards F Cfa de profit aux trafiquants qui entretiennent ces réseaux partout dans le monde. En outre, les passeurs de migrants ouest africains vers l’Europe se frottent les mains : Cette industrie leur rapporte chaque année 98 milliards F Cfa. On comprend alors la multiplication des traversées de la Méditerranée qui constitue désormais le cimetière des migrants attirés par un Eldorado chimérique.
Au Sénégal, elle revêt de multiples formes. Mais, les plus répandues restent l’exploitation par la mendicité, forme la plus visible, les servitudes domestiques, l’exploitation sexuelle, la pédophilie, le travail forcé. Ce phénomène, qui se classe troisième après la drogue et les armes dans les trafics illicites au niveau mondial, se nourrit de la pauvreté.
La Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (Cnltp), dans son rapport 2012-2014 remis hier à la Primature, constate et dénonce l’augmentation du nombre d’enfants «exploités» dans la rue. Sans donner de chiffres, elle a aussi annoncé une hausse des femmes victimes de certains abus. Pour El Hadji Malick Sow, le président de la Cnlt, «les défis pour combattre cet esclavage des temps modernes sont connus. Il passe par l’application rigoureuse de la Convention relative à la Lutte contre la Traite des personnes et pratiques assimilées». Selon lui, il faut inscrire la lutte contre la traite des personnes dans une démarche de politique publique nationale, traquer les trafiquants sans complaisance et instruire les autorités judiciaires pour une application rigoureuse de la loi et renforcer le contrôle aux frontières pour surveiller les moyens de transport pour qu’ils ne soient pas utilisés à des fins illicites de trafic d’enfants.
Par ailleurs, le président de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, sollicite l’appui matériel et financier du gouvernement pour pouvoir terminer le plan d’action élaboré en 2013. «Le budget de fonctionnement de la Cellule ne lui permet pas de mener convenablement la mission que le gouvernement lui a confié. Le plan d’actions qui avait été chiffré à 200 millions de francs Cfa a été financé pour l’essentiel par les partenaires», regrette-t-il.