Des dirigeants du football sénégalais ont confié à l’APS leur souhait de voir l’Afrique présenter ‘’un candidat crédible et avec un programme’’ pour la succession de Sepp Blatter qui a démissionné mardi de la présidence de la FIFA en remettant son mandat à disposition lors d’un congrès électif extraordinaire prévu au plus tard en mars prochain.
Abdoulaye Sow, vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), indique que ‘’le temps où on doit continuer à être un marche-pied pour les autres est révolu, parce que nous avons des compétences pouvant présider aux destinées du football mondial’’.
‘’Les fonds générés par la FIFA et envoyés en Afrique, appartiennent à tout le monde et je suis convaincu qu’avec les 54 fédérations membres et un programme bien ficelé, il y a moyen de faire élire un candidat’’, a-t-il expliqué.
Interpellé sur la même question, Abdoulaye Touré, le président de Yeggo (ligue 2 sénégalaise) a abondé dans le même sens, estimant que ce serait grave que l’Afrique soit absente des candidatures à la succession de Blatter.
‘’Moi, je suis convaincu que seuls des dirigeants africains peuvent défendre nos intérêts dans des instances internationales. Nous ne demandons pas l’aumône, nous contribuons à l’enrichissement de la FIFA, donc nous méritons qu’elle redistribue l’argent pour les programmes de développement’’, a-t-il dit.
Selon Oumar Samb, le président de la Suneor de Diourbel, ‘’l’Afrique doit avoir la volonté de diriger la FIFA en se donnant les moyens d’y parvenir’’.
‘’Même si le candidat africain ne passe pas, on aurait essayé de faire entendre notre voix, notre façon de dire comment le football mondial doit être dirigé’’, a-t-il dit, soulignant qu’on doit refuser de continuer le suivisme.
C’est d’’autant plus fondé selon Ndofféne Fall, ancien milieu de terrain du Sénégal dans les années 80, que ‘’l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine vivent des situations différentes de celles de l’Europe’’.
‘’Nous avons des spécificités que seuls des gens vivant les mêmes problèmes que nous sont à même de pouvoir résoudre’’, a-t-il dit, indiquant qu’il est peiné quand il entend un dirigeant occidental être présenté comme un ami du continent.
‘’En vérité, ils ne sont amis que de leurs seuls intérêts’’, a insisté l’ancien milieu de terrain international qui a dirigé pendant plusieurs années la section de football du Jaraaf de Dakar.
Mady Touré, le président de l’académie Génération Foot dont le club fanion est qualifié pour le tournoi de montée en ligue 2 sénégalaise, rame à contre courant de ces quatre dirigeants.
‘’Actuellement, le temps est au règlement de nos problèmes domestiques’’, a commenté le jeune dirigeant qui ne voit pas la pertinence d’une candidature africaine à la succession de Sepp Blatter.
Le football africain a besoin d’une meilleure organisation pour pouvoir disposer d’infrastructures et de ressources humaines et matérielles, a-t-il dit avant de s’interroger : ‘’Pourquoi ne pas se pencher en premier sur la gestion de la Confédération africaine de football (CAF) avant de songer à celle de la FIFA ?’’
‘’Et d’ailleurs sur le plan local, il y a beaucoup de choses qu’on doit améliorer et les chantiers sont énormes’’, a-t-il rappelé, indiquant que le premier chantier des fédérations africaines doit être de chercher à résoudre les problèmes qui se posent sur le plan infrastructurel.
‘’Ensuite, nous pourrons penser à qualifier une sélection en demi-finale de la Coupe du monde seniors’’, a-t-il ajouté.
Issa Hayatou, le président de la CAF, vice-président de la FIFA, a déclaré mardi qu’il n’est pas candidat à la succession de Blatter. Il avait perdu les élections à la présidentielle de la FIFA en 2002 contre le dirigeant qui a présidé aux destinées de l’instance dirigeante du football mondial depuis 1988.